Candida incognita - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
La tinea incognita est une infection à dermatophytes remaniée par les dermocorticoïdes (DC). A notre connaissance, son équivalent à type de Candida incognita n’a jamais été exploré.
Matériel et méthodes |
Durant un an, nous avons collecté les dossiers des patientes souffrant de candidoses vulvo-vaginales (CVV) ayant été traitées par des DC puis nous avons analysé rétrospectivement leurs dossiers. Nous avons retenu uniquement ceux ayant un prélèvement mycologique positif pour C. albicans au niveau vaginal et/ou vulvaire au moment de la consultation.
Résultats |
Vingt-six patientes (âge moyen 44 ans) ont été incluses. Elles présentaient des symptômes depuis 21,9 mois (4–120), principalement à type de prurit (78,5 %), de sensations de brûlures vulvaires (41,6 %) et de dyspareunie (38,4 %). Vingt trois porcent avaient des antécédents de CVV récidivantes. 50 % avaient eu un ou plusieurs prélèvements microbiologiques vaginaux (5/13 positifs) avant la consultation et deux patientes un prélèvement vulvaire (2/2 positifs). Un traitement antifongique avait été prescrit dans 69,2 % des cas (53,8 % ovules, 50 % crèmes, 7,6 % fluconazole). Le dermocorticoïde avait été introduit avant le traitement antifongique dans 23 % des cas. Il s’agissait majoritairement d’un DC de classe très forte (propionate de clobétasol) (61,5 %), appliqué tous les jours (42,3 %) ou 1 à 3 fois par semaine (26,9 %). La durée moyenne des applications était de 16,2 mois. Les diagnostics de lichen scléreux, psoriasis et eczéma avaient été évoqués (53,8 %). La vulvite érythémateuse prédominait dans les zones postérieures (76,9 %) et vestibulaires (30,7 %). Elle s’accompagnait d’une sécheresse (61,5 %), d’une collerette desquamative périphérique (46,1 %), d’érosions ponctuées (30,7 %) et rarement de leucorrhées (23 %). Les DC avaient induit une dépigmentation périphérique chez 19,2 % des patientes. Des prélèvements myco-bactériologiques ont été effectués le jour de la consultation sur les sites vaginaux+vulvaires (19), vaginaux (2), vulvaires (3) and le diagnostic a été posé sur la présence de filaments mycéliens dans des biopsies (2). La présence de C. albicans a été observée: à l’examen direct (20/21 vagin, 21/22 vulve) et en culture (20/21 vagin, 22/22 vulve).
Conclusion |
Les candidoses récidivantes et chroniques sont parfois difficiles à diagnostiquer et à traiter. Elles sont parfois remaniées et prolongées par l’application de dermocorticoïdes. La reconnaissance de ces Candida incognita et des recommandations précises sur l’utilisation des dermocorticoïdes dans les pathologies vulvaires devraient améliorer leur prise en charge.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Candida incognita, Candidose vulvovaginale, Dermocorticoïde
Plan
Vol 146 - N° 12S
P. A119-A120 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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