Identification des facteurs de risque de non-réponse précoce des érysipèles hospitalisés - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
L’érysipèle est une infection fréquente des tissus mous, de diagnostic clinique et d’origine souvent streptococcique. Les recommandations françaises ont récemment évolué : hospitalisation si signe de gravité local ou général, comorbidités, IMC>40, âge>75 ans polypathologique et<1 an, ou en cas d’évolution défavorable après 24–48h d’antibiotiques ; durée d’antibiothérapie en ambulatoire de 7jours. Les recommandations précédentes indiquaient une sortie d’hospitalisation au 3–5ème jour dès l’apyrexie, sous réserve d’un relais par le médecin traitant. La pratique hospitalière courante est un relais per os dès amélioration clinique après un traitement antibiotique intraveineux minimum de 2jours, avec un retour à domicile ensuite. Les facteurs de risque de non-réponse précoce (≤5jours) des érysipèles hospitalisés ont rarement été étudiés spécifiquement.
Matériel et méthodes |
Cette étude rétrospective (2015–2017) multicentrique portait sur tous les patients hospitalisés pour érysipèle dans les services de dermatologie, infectiologie et médecine interne de 2 CHU franciliens. Les durées d’hospitalisation, les caractéristiques clinico-biologiques d’entrée et de sortie d’hospitalisation et les traitements ont été recueillis. Nous avons ensuite comparé les caractéristiques des populations à « courte durée d’hospitalisation » (≤5jours) versus « longue durée d’hospitalisation » (≥6jours).
Résultats |
Sur 111 érysipèles hospitalisés, 41 % sont sortis en moins de 5jours. La durée moyenne d’hospitalisation était de 11jours, l’âge moyen de 69 ans et le sex-ratio de 1,1. La localisation aux membres inférieurs était prédominante (85 %). Les associations significatives (p<0,05) étaient (courtes durées versus longues durées d’hospitalisation, respectivement) : le diabète (13 % vs 34 %) ; IMC 28 (IC 95 %=25,8–30,7) vs 30, (IC 95 %=26,2–31,7) ; insuffisance rénale chronique (0 vs 12,3 %) ; immunosuppression (2 % vs 7,7 %) ; taux de polynucléaires neutrophiles (PNN) à l’admission (13,4 G/L, IC 95 %=5,4–21,5 vs 8,9 G/L, IC 95 %=7,4–10,5) ; delta de PNN entre l’admission et la sortie (8,4, IC 95 %=0,7–17,5 vs 4,2, IC 95 %=2,5–5,8) ; porte d’entrée de type « plaie » (37 % vs 59 %). (Annexe A)
Discussion |
La seule étude spécifiquement conçue pour étudier les facteurs de risque de séjours hospitaliers prolongés des érysipèles datait de 2006. Les néo-zélandais montraient les facteurs de risque suivants : l’utilisation de diurétiques, PNN>10 G/L et la présence d’un œdème extensif.
Conclusion |
Nous rapportons la première étude française permettant d’identifier des facteurs de risque de non-réponse précoce des érysipèles hospitalisés : diabète, IMC, insuffisance rénale, immunosuppression, porte d’entrée par plaie, nombre de PNN à l’admission et variation de leur taux entre l’admission et la sortie. Ces résultats aideront à optimiser la prise en charge des patients hospitalisés pour érysipèle en ciblant ceux les plus à risque.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermohypodermites bactériennes, Érysipèle, Facteur de risque
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.133. |
Vol 146 - N° 12S
P. A118-A119 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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