Résultats et perspectives à 5 ans de la mise en place du modèle porcin de gale : comment améliorer la prise en charge thérapeutique de la gale chez l’homme ? - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
La gale touche environ 175 millions de personnes/an (maladie tropicale négligée reconnue par l’OMS en 2017). La morbidité est populationnelle (épidémies, endémies) et individuelle, i.e. prurit et complications, y compris impétigo et néphrite post- streptococcique. Les thérapeutiques proposées sont suboptimales : topiques difficiles d’utilisation et souvent mal tolérés, ivermectine orale disponible mais sans activité absolue, demi-vie courte, non ovicide. L’objectif était d’utiliser le modèle animal expérimental porcin pour évaluer/optimiser in vitro/ex vivo et in vivo les stratégies thérapeutiques.
Matériel et méthodes |
Le modèle expérimental porcin a été développé en Australie et mis en place en France il y a 5 ans. Un projet collaboratif a évalué :
– l’efficacité et la pharmacologie plasmatique et cutanée de deux spécialités vétérinaires, – la moxidectine (famille des lactones macrocycliques) ou l’afoxolaner (isoxazolines),
– l’activité ovicide de différentes molécules déjà disponibles ou en développement,
– les mécanismes moléculaires impliqués dans la physiopathologie du prurit associé à la gale,
– les mesures permettant d’éradiquer les œufs et les sarcoptes de l’environnement.
Ces travaux ont reçu l’autorisation éthique des comités franco-australien et ont été financés en partie par des AO de la SFD.
Résultats |
Quatre études ont été réalisées :
– 2 essais thérapeutiques précliniques ont montré que la moxidectine (0,3mg/kg) ou l’afoxolaner (2,5mg/kg) à dose orale unique étaient plus efficaces que 2×0,2mg/kg d’ivermectine,
– une vaste étude in vitro a évalué les activités ovicides de plusieurs acaricides et avons constaté que la plupart des molécules avaient une activité ovicide faible ou nulle,
– une étude analysant des biopsies cutanées des porcs infestés montrait que les médiateurs non-histaminergiques du prurit (TRPV1, TRPA1, PAR-2) étaient considérablement plus nombreux que chez les témoins,
– une étude comparant l’élimination des acariens et des œufs dans les textiles montrait que les meilleures conditions étaient le lavage en machine (cycle court, 50°C), sèche-linge (10min), congélation (5h), ou l’isolement dans des sacs en plastique (nombre de jours dépendant de l’humidité et de la température).
Discussion |
Grâce à ces travaux, des études complémentaires vont pouvoir être développées : essais thérapeutiques chez l’homme (phase II moxidectine NCT03905265, évaluation ivermectine double dose essai contrôlé NCT02841215 avec étude porcine parallèle prévue), étude de pharmacologie cutanée dans le modèle porcin ; pistes ouvertes pour la prise en charge du prurit (inhibiteur de PAR-2) et des recommandations environnementales adaptées aux conditions socio-économiques et climatiques.
Conclusion |
Le modèle expérimental de gale porcine permet d’obtenir des données essentielles pour améliorer le contrôle de la gale humaine.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Gale, Ivermectine, Modèle animal, Moxidectine
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.130. |
Vol 146 - N° 12S
P. A116-A117 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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