Variabilité phénotypique intrafamiliale du gène SLC29A3 : cas d’une famille tunisienne - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Le spectre clinique et génétique liées aux mutations du gène SLC29A3 est relativement large s’intégrant dans le cadre du syndrome histiocytaire-lymphadénopathie plus (SHL+) (OMIM #602782). Nous rapportons le cas inédit d’une famille tunisienne porteuse d’une même mutation du gène SLC29A3 avec une variabilité phénotypique associant le syndrome H et la maladie de Rosai Dorfman (MRD).
Résultats |
Nous avons pu examiner les membres d’une famille originaire du centre tunisien dont 5 membres étaient atteints de syndrome H (4 cas) et de MRD (1 cas). Il s’agissait de 2 frères, 2 cousines maternelles et une cousine paternelle. L’âge moyen des patients était de 51 ans. Une hypoacousie était rapportée dans 80 % des cas. Une camptodactylie bilatérale était mise en évidence chez 4 patients. Un diabète était trouvé chez 2 malades. Sur le plan cutané, 4 patients avaient présenté une hyperpigmentation cutanée scléreuse, avec hypertrichose, bilatérale des cuisses et des jambes. Une atteinte diffuse était notée chez un patient. On objectivait des lésions nodulaires érythémateuses infiltrées touchant le visage et les jambes associées à des adénopathies inguinales sans lésions hyperpigmentées chez la patiente atteinte de MRD. Pour les patients présentant un syndrome H, l’histologie d’une lésion hyperpigmentée avait montré un infiltrat richement plasmocytaire et histiocytaire (CD68+, CD1a−). La biopsie d’un nodule érythémateux dans la MRD avait révélé un infiltrat polymorphe fait de plasmocytes, de lymphocytes et des histiocytes (PS100+,CD68+,CD1a−). L’analyse génétique a révélé chez les 5 patients la même mutation homozygote faux sens c.1088G> A : p.Arg363Gln au niveau de l’exon 6 du gène SLC29A3.
Discussion |
Nous rapportons la première description du spectre clinique du gène SLC29A3 dans une famille tunisienne. En effet, la mutation du gène SLC29A3 est décrite à ce jour dans 4 entités appartenant au groupe R de la classification 2016 des histiocytoses, regroupés sous le terme de SHL+, qui sont le syndrome H, la MRD, l’histiocytose de Faisalabad et les lésions cutanées hyperpigmentées et pileuses associées à un diabète insulinodépendant. Cependant, très peu de cas familiaux dominés par le syndrome H et partageant tous le même phénotype clinique ont été publiés dans littérature. L’originalité de notre étude réside dans la présence de deux phénotypes cliniques différents au sein de la même famille, liés à la même mutation du gène SLC29A3. Cette double expression intrafamiliale n’a jamais été décrite auparavant. Cela suggère la participation des facteurs modificateurs environnementaux et/ou épigénétiques expliquant cette hétérogénéité phénotypique.
Conclusion |
Notre étude illustre les rapports étroits entre les différentes entités du SHL+, appuyant l’hypothèse de l’implication de facteurs génétique et ou épigénétique modulant l’expression phénotypique du gène SLC29A3.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Histiocytose non langerhansienne, Maladie de Rosai Dorfman, SLC29A3, Syndrome H
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.125 |
Vol 146 - N° 12S
P. A113-A114 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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