Syndromes de relargage cytokinique chez des patients traités pour un mélanome métastatique - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Des cas de syndromes de relargage cytokinique (SRC), défini par une hyperthermie≥39°C et un syndrome inflammatoire biologique avec bilan infectieux négatif, ont été rapportés chez des patients (pts) traités par anti-PD1 ou BRAF-MEK inh, pour un mélanome métastatique (MM). Nous en rapportons une série de cas.
Matériel et méthodes |
Etude rétrospective monocentrique de pts traités par anti-PD1 ou BRAF-MEK inh pour un MM entre sept 2016 et nov 2018 et hospitalisés pour un tableau évocateur de SRC.
Résultats |
Nous avons identifié 12 tableaux de SRC chez 9 pts sur un total de 348 pts traités (2,6 %). Les SRC survenaient sous BRAF-MEK inh dans 10 cas, prescrits dans les suites d’un anti-PD1 dans 9 cas. Un cas survenait sous spartalizumab+capmatinib et un autre sous pembrolizumab. Deux pts ont eu plusieurs épisodes successifs de SRC. Le délai médian d’apparition des symptômes par rapport à l’introduction du traitement systémique était de 12jours. Tous avaient une fièvre≥39°C, une tachycardie et une polypnée. Un rash maculo-papuleux et des myalgies étaient observés dans 67 % des cas ; une hypotension artérielle, une hypoxie et un syndrome confusionnel dans 50 % des cas et des anomalies hématologiques et biochimiques dans tous les cas (Annexe A). La moitié des pts nécessitait un transfert en réanimation. Une antibiothérapie probabiliste était débutée dans 10 cas complétée d’une corticothérapie systémique dans 5 cas, après un délai moyen de 8jours. La récupération était complète pour tous les pts qui recevaient une corticothérapie systémique tandis que 4 pts qui n’avaient pas reçu de corticothérapie décédaient. Quatre pts traités par BRAF-MEK inh était switchés pour un anti-PD1, 2 reprenaient une autre association de BRAF-MEK inh avec récidive du SRC après 7 et 11jours, 1 poursuivait le spartalizumab seul, et un pt était perdu de vue.
Discussion |
Dans la forme sévère du SRC, principalement décrit après utilisation de CAR-T cells, peuvent apparaître des signes de choc, une CIVD ou un syndrome d’activation macrophagique (SAM) pouvant aller jusqu’à une défaillance multi-viscérale. Le diagnostic différentiel avec un sepsis est difficile du fait de manifestations clinico-biologiques similaires. La mise en route précoce d’une antibiothérapie large spectre est indispensable mais la négativité du bilan infectieux et la présence d’un rash cutané doivent faire débuter rapidement une corticothérapie systémique.
Conclusion |
Les cliniciens doivent savoir évoquer un SRC dont la prise en charge impose la mise en route précoce d’une corticothérapie parfois contre intuitive devant un tableau d’allure septique. La vigilance doit être particulièrement importante chez les patients exposés aux BRAF-MEK inh dans les suites d’un anti-PD1.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Mélanome, Syndrome de relargage cytokinique, Thérapeutique
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.110. |
Vol 146 - N° 12S
P. A104 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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