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Vers un rapprochement du syndrome de Klinefelter et de la psychopathie en psychiatrie légale - 01/11/19

Towards a rapprochement of Klinefelter syndrome and psychopathy in forensic psychiatry

Doi : 10.1016/j.amp.2019.08.012 
Raphaëlle Jouin , Denis Chateaux, Dominique Drapier, Thierry Pham Hoang
 Centre de Recherche en Défense Sociale, Rue Despars 94, 7500 Tournai, Belgique 

Auteur correspondant.

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Résumé

Le syndrome de Klinefelter (47,XXY) constitue l’aneuploïdie des chromosomes sexuels la plus fréquente chez l’Homme (1 sur 650, 0,1 à 0,2 % de la population masculine). En raison d’une grande variabilité phénotypique, le syndrome est largement sous-diagnostiqué (moins de 25 % des sujets atteints diagnostiqués). Le profil neurocognitif est plus stable et spécifique. Dans la littérature, un quotient intellectuel total normal ou bas, associé à un quotient intellectuel verbal plutôt faible, des difficultés d’adaptation sociale et un taux élevé de comorbidités psychiatriques, incluant une agressivité précoce, sont classiquement décrits. Au Danemark, un risque plus élevé de commettre un crime sexuel et un incendie volontaire (comparativement à un sujet contrôle) a été récemment démontré. Un certain nombre de cas cliniques isolés, relatifs à des patients institutionnalisés, suggèrent la présence d’un sous-type « médico-légal » de patients Klinefelter. À l’heure actuelle, il existe peu de données robustes et exploitables en ce sens. Le syndrome de Klinefelter présente des spécificités neuropsychologiques, neurobiologiques et neuro-anatomiques bien documentées, qui peuvent être utiles à la compréhension de la psychopathologie des symptômes comorbides. Certains auteurs utilisent également les caractéristiques génétiques et épigénétiques des aneuploïdies des chromosomes sexuels afin de clarifier les liens génotype-phénotype. Avec nos collègues belges du CRDS (Centre de Recherche en Défense Sociale, Tournai, Belgique), nous recrutons actuellement des patients Klinefelter hospitalisés parmi la population médico-légale, afin d’évaluer leurs traits psychopathiques avec l’échelle de Hare (PCL-R). Nos premiers résultats (n=3) confirment que l’échelle est utile à la caractérisation objective phénotypique clinique de la population. Nous avons mis en évidence deux diagnostics doubles « Klinefelter-psychopathe » (score de PCL total>=à 30/40). De façon plus intéressante, l’analyse dimensionnelle supporte notre hypothèse d’une prévalence importante du « profil explosif » relativement aux autres profils de psychopathie. Le présent article résume les arguments contextuels, historiques et actuels ayant motivé notre projet de recherche. Il discute certains des avantages offerts par l’étude de patients Klinefelter préalablement évalués à l’échelle de Hare, comme la lutte contre la stigmatisation et la discrimination, la meilleure compréhension de la psychopathologie et du rôle développemental complexe des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux, pour chacune de ces deux entités cliniques.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

Klinefelter syndrome (KS) (47,XXY) is the most common aneuploidy (1/650) of sexual chromosome among male (0,1 à 0,2 % of male population) (Hong and Reiss, 2014). Because its large physical phenotypic variability (high tall, sparse hairiness, gynecomastia), this syndrome is largely underdiagnosed (less than 25 % of affected persons) (Samango-Sprouse et al., 2018). Nevertheless, cognitive variability is smaller. Normal to low average total IQ, low verbal IQ, social problems and high levels of psychiatric comorbidities including early aggressiveness are commonly described (Hong and Reiss, 2014). In Denmark, higher risks of committing sexual crime and arson (compared to criminal controls) was recently reported (Stochholm et al., 2012). Quite a few clinically relevant cases reports scattered in the literature, suggests the presence of a pattern of a specific subtype of KS inpatients among forensic population (Bénézech, 1975). However, very few studies provide quantitative or qualitative pertaining to robust results. KS well-documented neurobiological (van Rijn, 2018) (e.g. low levels of testosterone), neuropsychological (Bénézech, 1975; Hong and Reiss, 2014; Samango-Sprouse et al., 2018; Savic, 2012; Seara-Cardoso et al., 2016; Senon, 2005; Stochholm et al., 2012; van Rijn, 2018; van Rijn et al., 2008; van Rijn et al., 2018; van Rijn et al., 2014; van Rijn et al., 2012) [29] (e.g. alterations of both complex cerebral — attention, empathy — and behavioral regulation functions - inhibition, mental flexibility, emotional response modulation, control of own actions) and neuroanatomical (Hong and Reiss, 2014; Itti et al., 2003; Savic, 2012; van Rijn et al., 2008; van Rijn et al., 2012) [29] (e.g. limbic system and temporal lobe abnormal volume, hemispheric specialization shortcoming) features may be helpful to understand comorbid symptoms psychopathology. Numbers of recent studies conduct on KS pediatric or adult population provide interesting results on conduct, anxiety, psychotic and autism spectrum disorders. In addition, some authors use genetic and epigenetic specific features of sex chromosome aneuploidies (e.g. X genes neurodevelopmental role; imprinting) in order to clarify genotype-phenotype links of comorbid symptoms (Bruining et al., 2011; Zitzmann et al., 2004;). With Belgian colleagues from the Social Defense Research Center (CRDS, Tournai, Belgium), we are currently recruiting KS inpatients from security hospitals or psychiatric units in Belgium and France. We aim to assess psychopathic traits with the Psychopathy Checklist Revised (PCL-R, Hare) (Hare, 2003). Our first results concerning 3 KS males outline that PCL-R is useful for the characterization of clinical phenotype among KS forensic sample. While three of them present psychopathic traits, two of them present categorical double diagnose “psychopathy-KS” (total PCL-R score>=30/40 (Delannoy et al., 2017)). Moreover, dimensional analysis support our hypothesis of a higher prevalence of “explosive profile” in comparison to other psychopathic profiles in our sample (Delannoy et al., 2017). The present article summarizes historic background (e.g. “psychopathy” disappearance of mental disorder reference classification schemes, “crime chromosome” (Bénézech, 1975)) and current context argues (e.g. French psychiatrists court experts widely refer to psychopathy concept despite a lack of consensual definition (Senon, 2005), weak knowledge and training of PCL-R and its related biopsychological recent findings (Blair, 2013; de Oliveira-Souza et al., 2008; Dotterer et al., 2017; Glenn and Raine, 2014; Hosking et al., 2017; Korponay et al., 2017; Pham, 1995; Pham, 2005; Raine, 2008; Raine et al., 2003); stigma and discrimination apprehensions of KS and psychopath) that motivate our research project. Finally, we discuss the advantages of our research protocol on KS participants assessed with PCL-R, such as tackling stigma and discrimination, better understanding psychopathology, and clarifying murky interactions of biological, psychological and social factors entangled in the development of these two fascinating troubles.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Neurobiologie, Psychiatrie biologique, Psychiatrie médico-légale, Psychopathie, Syndrome de Klinefelter

Keywords : Biological psychiatry, Forensic psychiatry, Klinefelter syndrome, Neurobiology, Psychopathy


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Vol 177 - N° 9

P. 902-910 - novembre 2019 Retour au numéro
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