Biopsies prostatique transpérinéale ciblée en fusion élastique : intérêt dans le primo-diagnostic d’un cancer de la prostate et dans la restadification d’un cancer diagnostiqué par biopsie transrectale - 31/10/19
Résumé |
Objectifs |
L’imagerie IRM permet d’orienter l’évaluation biopsique du cancer de la prostate. La question posée est celle des performances de la voie transpérinéale selon la localisation de la cible chez des patients n’ayant pas eu de biopsie préalable ; chez les patients déjà biopsiés, se pose la question de l’intérêt de la biopsie transpérinéale en fusion élastique (TPB) dans la stratification du risque de cancer de la prostate de risque faible à intermédiaire détecté par biopsie transrectale-échographique lorsque les estimations du grade et du volume de cancer ne sont pas cohérentes avec l’IRM.
Méthodes |
Les patients en situation de primo-diagnostic n’avaient jamais été biopsiés, et présentaient une cible sur l’IRM prostatique multiparamétrique de score PIRADS v2≥3 Les patients référés pour une surveillance active ou une prise en charge d’organe conservatrice ont été revus collégialement pour évaluer la cohérence des résultats de la biopsie transrectale et de l’IRM, et une biopsie transpérinéale guidée par l’image a été organisé pour les cas discordants. Un seul binôme radiologue–urologue réalisait les biopsies transpérinéale guidées par l’image en fusion élastique, sous anesthésie locale ou générale. Le geste était réalisé à l’aide de la station Trinity, de Koelis (Meylan, France).
Résultats |
Entre janvier 2018 et mars 2019, 175 patients ont été accueillis dans notre centre pour une biopsie prostatique transpérinéale. Quarante-huit d’entre eux n’avaient jamais eu de biopsie prostatique. Soixante et onze autres patients ont eu besoin d’une TPB pour la stratification du risque. Concernant les patients en primo-diagnostic, la rentabilité diagnostique était identique pour les lésions antérieures et postérieures (70 %), sans différence sur les longueurs tumorales maximales et cumulées (Tableau 1). Concernant les patients en situation de restadification, les longueurs tumorales maximales dans la cible étaient plus importantes pour TPB [moyenne (IC95 %) : 4,9 (3,7–7,1) vs 2,4mm (2–2,9), p=0,0004], comme les longueurs tumorales totales [16,3 (11,3–21,4) vs 3,6mm (2,7–4,5), p<0,0001] que pour la biopsie transrectale. Quarante-trois patients étaient en surveillance active, 28 en attente de décision. Quatorze sur 43 (32,5 %) patients en surveillance active ont été traités par prostatectomie totale (n=6) ou par rayonnements ionisants (n=8). Chez 28 patients non encore assignés, la stratification du risque par TPB a confirmé le choix d’un traitement à visée curative chez 24 (24/28, 85,7 %) : 9 patients traités par prostatectomie totale, 15 par rayonnements ionisants (Fig. 1).
Conclusion |
La biopsie prostatique transpérinéale a une rentabilité diagnostique d’environ 70 % dans la situation de primo-diagnostic, avec des performances diagnostiques indépendantes de la localisation antérieure ou postérieure de la cible. Dans la situation de restadification, la réévaluation du volume et du grade du cancer a fourni plus de matériel pour le pathologiste, et a orienté la majorité des patients vers des groupes à risque plus élevé et des traitements à visée curative.
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Vol 29 - N° 13
P. 670 - novembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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