Nutrition péri-opératoire en chirurgie programmée de l’adulte - 29/03/08
C. Mariette
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La prévalence de la dénutrition est élevée dans les services de chirurgie, de 20 à 50 %. Elle est un facteur indépendant de morbidité et de mortalité postopératoire, en relation directe avec la durée de séjour et le coût. L’évaluation de l’état nutritionnel en pré-opératoire et le traitement préalable des carences fait donc partie de l’évaluation systématique avant l’intervention. Les recommandations suivantes doivent être prises en compte :
- dans la période péri-opératoire (2 semaines avant et 2 semaines après l’intervention), la nutrition artificielle standard est inutile, chez les patients non dénutris (perte de poids ≪ 10 %) qui peuvent, dans la semaine suivant l’intervention, reprendre une alimentation couvrant 60 % des besoins.
- la nutrition pré-opératoire est recommandée chez les malades sévèrement dénutris (perte de poids ≥ 20 %) devant subir une intervention chirurgicale majeure. On ne peut recommander une attitude univoque chez les patients modérément dénutris (perte de poids de 10 à 19 %). La nutrition postopératoire de principe est indiquée (I) chez tous les malades ayant reçu une nutrition artificielle pré-opératoire, (II) chez tous les malades n’ayant pas reçu de nutrition artificielle pré-opératoire et sévèrement dénutris, (III) chez les malades qui sont incapables de reprendre une alimentation couvrant 60 % de leurs besoins nutritionnels, dans un délai d’une semaine avant l’intervention et (IV) chez tout patient présentant une complication postopératoire précoce responsable d’un hypermétabolisme et de la prologation du jeûne.
La chirurgie majeure s’accompagne d’un état d’immuno-suppression qui augmente le risque de mortalité et de complications infectieuses. La potentialisation des fonctions immunitaires permettrait de réduire ces complications. Que les patients soient dénutris ou non, l’immunonutrition entérale (Oral Impact®, Impact® Novartis Nutrition) (I) est plus efficace qu’une nutrition standard de même niveau énergétique et azoté, (II) permet de diminuer significativement la morbidité infectieuse et (III) diminue la durée d’hospitalisation et les coûts. L’immunonutrition est donc recommandée en pré-opératoire pendant une semaine chez tous les patients soumis à une chirurgie digestive carcinologique majeure quel que soit leur état nutritionnel et poursuivie en postopératoire chez les patients dénutris.
Mots clés :
Chirurgie digestive
,
Soins péri-opératoires
,
Nutrition
,
Immunonutrition
,
Impact®
Plan
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 144 - N° HS2
P. 8-10 - octobre 2007 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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