Caractérisation d’une population de patients hospitalisés sous contrainte en ASPDT/u et ASPPI à partir d’un service d’urgence psychiatrique parisien - 24/10/19
Characteristics of patients who received an indication of involuntary admission, with or without the involvement of a third party, in a Parisian psychiatric emergency unit
pages | 8 |
Iconographies | 1 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
Introduction |
La loi du 5 juillet 2011 réformée a profondément modifié les modalités de l’hospitalisation sans consentement en psychiatrie, introduisant notamment les Admissions en Soins Psychiatriques en Péril Imminent (ASPPI) sans tiers, qui devaient rester l’exception, mais dont la prévalence n’a cessé d’augmenter. L’objectif de notre étude était de comparer les caractéristiques des patients ayant reçu après leur passage dans un service d’urgence psychiatrique une indication soit d’ASPPI, soit de soins à la demande d’un tiers (en urgence ou non : ASPDT/u), sur un plan sociodémographique, clinique et quant à la place d’un tiers éventuel, afin de mieux cerner l’utilisation de cette nouvelle modalité de soins.
Méthodes |
Cette étude observationnelle a été menée au sein du Centre Psychiatrique d’Orientation et d’Accueil du Centre Hospitalier Sainte Anne à Paris, du 1er au 31 août 2016 et a inclus tous les patients hospitalisés sous contrainte.
Résultats |
Cent cinquante patients ont été admis en hospitalisation sous contrainte, 101 en ASPDT/u (67 %) et 49 (33 %) en ASPPI. L’ASPPI était fréquemment utilisée alors qu’un tiers avait été identifié (55 %), avec coordonnés (39 %) ou non (17 %). L’ASPPI concernait des patients plus fragiles d’un point de vue social, plus incuriques et avec un score moyen de fonctionnement plus faible que les patients en ASPDT/u. Ils étaient plus fréquemment adressés pour bizarreries comportementales, plus souvent hospitalisés pour des troubles psychotiques chroniques que les patients en ASPDT/u (plus souvent hospitalisés pour trouble de l’humeur). Ils présentaient plus d’antécédents d’hospitalisation en psychiatrie et en particulier d’ASPPI.
Conclusion |
Six ans après la réforme de 2011, nos résultats permettent de décrire plus précisément l’utilisation de l’ASPPI. Notre étude, préalable à un travail de plus grande ampleur, a permis de distinguer sous divers aspects les patients admis en ASPPI des patients admis en ASPDT/u, et soulève aussi des questions sur l’éthique de la contrainte en psychiatrie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Background |
The French mental health law, first enacted on July 5, 2011, introduced the possibility of psychiatric commitment in case of extreme urgency (imminent peril – ASPPI). The decision of involuntary admission can then be made by the hospital director based on a medical certificate, without the need of a third party request. This procedure was intended to be applied on an exceptional basis, but its use is steadily increasing against the other types of involuntary care. Our study aimed at comparing the characteristics of patients who had received an indication for involuntary admission due to imminent peril (ASPPI) or at the request of a third party (ASPDT/u) in a psychiatric emergency ward, according to sociodemographic and clinical characteristics and regarding the potential implication of a third party.
Methods |
An observational study was conducted among patients from the Centre Psychiatrique d’Orientation et d’Accueil (CPOA), located at Sainte-Anne hospital in Paris, from August 1st to 31st, 2016.
Results |
One hundred and fifty patients with an indication for involuntary commitment were included, 101 of whom for ASPDT/u (67 %) and 49 for ASPPI (33 %). For more than half of the patients from the ASPPI group, a third party had been identified with (39 %) or without (17 %) contact information. Compared to ASPDT/u patients, ASPPI individuals were more socially vulnerable, showed more negligence, and had a lower mean functioning score. The indication for ASPPI status was also associated with behavioural quirks, prior psychiatric hospitalization (especially as an ASPPI patient) and with the diagnosis of chronic psychosis instead of mood disorder.
Conclusion |
Our exploratory results help to better understand how the ASPPI procedure is used in psychiatric emergency wards six years after enactment of the law. They highlight the differences between ASPPI patients and ASPDT/u and raise ethical issues regarding involuntary psychiatric care.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Hospitalisation psychiatrique sans consentement, Santé mentale et droit, Loi du 5 juillet 2011, Soins psychiatriques à la demande d’un tiers, Soins psychiatriques en péril imminent
Keywords : Involuntary treatment procedures, French mental health law, Patient's rights in mental health, Commitment of mentally ill
Plan
Vol 45 - N° 5
P. 405-412 - novembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?