De nos jours, la plupart des interventions chirurgicales font appel à des dispositifs délivrant de l'énergie. Sont rappelés ici les principes de l'électrochirurgie conventionnelle et présentés les différents systèmes et leurs diverses énergies utilisées en chirurgie gynécologique. Les générateurs d'électrochirurgie produisent un courant alternatif à haute fréquence. Lorsque ce courant traverse les tissus, il génère des effets tissulaires variés, utilisés pour la coagulation et la section. L'utilisation de l'énergie bipolaire offre une meilleure sécurité que l'énergie monopolaire en produisant moins de diffusion thermique latérale et une meilleure coagulation. Des incidents peuvent survenir avec l'utilisation des énergies conventionnelles et devraient être connus de tous les opérateurs : brûlures directes ; défauts d'isolation ; couplage d'antenne ; température, chaleur résiduelle dans l'instrument ; couplage direct ; couplage capacitatif. Les systèmes bipolaires avancées apportent des progrès technologiques : compression mécanique des tissus, système de régulation de l'énergie, coupe intégrée. Les bistouris à ultrasons nécessitent une courbe d'apprentissage car de nombreux paramètres modulent les effets de coagulation et de section. La cavitation, spécifique à ce dispositif, permet, en créant des bulles de vapeur, de faciliter la dissection. L'énergie plasma est obtenue par excitation d'un gaz argon par une source électrique. Le faisceau plasma délivre de l'énergie sous trois formes : lumière, chaleur et énergie cinétique. Cette énergie permet là aussi de faciliter la dissection, en préservant mieux l'intégrité des tissus. L'hystéroscopie a connu également des progrès technologiques en matière d'énergie. Le mode bipolaire utilise du sérum physiologique comme milieu de distension, diminuant ainsi les risques de troubles électrolytiques, les risques de synéchies et de brûlures. D'autres énergies comme la radiofréquence peuvent être utilisées en alternative à la résection endométriale. L'HIFU (high intensity focalised ultrasons) utilise des ultrasons focalisés avec une très haute intensité. Cette nouvelle technologie, mini-invasive, peut s'utiliser sous contrôle en imagerie par résonance magnétique ou échographique et s'applique au traitement des fibromes, de l'adénomyose et de l'endométriose pelvienne profonde. Chacun des dispositifs délivrant de l'énergie possède des avantages et inconvénients. Il est indispensable que les opérateurs prennent connaissance des principes de fonctionnement de l'ensemble de ces matériels afin d'appréhender leurs limites et leurs dangers potentiels, en tenant compte de l'impact sur le coût global d'une intervention chirurgicale.