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LE MÉNISQUE LATÉRAL DE L'ADULTE - 27/03/08

Doi : RCO-09-2006-92-S5-0035-1040-101019-200518962 

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Lésion méniscale ne signifie plus méniscectomie et ceci est particulièrement vrai au ménisque latéral. La réputation de bénignité de la méniscectomie, même partielle sous contrôle arthroscopique, est en effet usurpée. Pourquoi cette évolution péjorative alors que nous savons qu'à la marche la charge se concentre d'avantage sur le compartiment médial que sur le compartiment latéral. Plusieurs arguments anatomiques et biomécaniques l'expliquent aisément : le ménisque latéral contribue beaucoup à la congruence du compartiment latéral, le compartiment latéral est le siège de mouvements de translation antéro-postérieure importants au cours de la flexion du genou. La congruence au cours de cette translation est, là encore assurée par le ménisque latéral, enfin le ménisque latéral est parfois le siège d'anomalies congénitales (ménisque discoïde et dérivés) qui contribuent à favoriser la dégénérescence cartilagineuse. Le caractère péjoratif de la méniscectomie latérale a conduit, plus encore qu'au ménisque médial, au concept d'économie méniscale. La méniscectomie latérale ne doit être proposée que lorsque la symptomatologie justifie un geste chirurgical. L'abstention doit être en effet discutée en toute circonstance. Une image à l'IRM ne suffit pas à décider une méniscectomie. La méniscectomie latérale doit être la plus partielle possible. En particulier, un ménisque discoïde complet rompu fera plutôt l'objet d'une méniscoplastie qui vise à redonner une forme « anatomique » au ménisque que d'une méniscectomie totale. Elle s'adresse donc aux lésions complexes ou en clivage horizontal, symptomatiques, sur genou stable. Un cas particulier est représenté par le kyste méniscal latéral. Il s'agit d'une formation kystique sous-cutanée, conséquence habituelle d'un clivage horizontal méniscal dont la particularité est qu'il s'ouvre en dehors de l'articulation. La stratégie ne doit pas consister en le seul traitement de la tuméfaction (le kyste). Cette pathologie relève d'une méniscectomie arthroscopique (traitement de la cause) qui est habituellement suffisante à condition que la méniscectomie aille jusqu'à la jonction méniscosynoviale en regard du kyste : le kyste involue alors spontanément. Ce n'est qu'en cas de kyste volumineux qu'une kystectomie peut éventuellement être associée. La réparation méniscale (ou suture méniscale) doit être proposée chaque fois que possible. Elle s'appuie sur la réalité de la vascularisation périphérique du ménisque et donc la possibilité de cicatrisation de celui-ci si une lésion siège dans cette zone. Les critères de réparabilité sont au mieux étudiés sur l'IRM qui est donc un examen préopératoire de choix. La réparation méniscale est d'autant plus indiquée que la lésion méniscale est associée à une rupture du ligament croisé antérieur (il faut alors associer à la réparation méniscale une reconstruction du ligament croisé antérieur par transplant). Que faire devant un genou douloureux après méniscectomie latérale. Le bilan doit comporter des clichés standards en charge avec en particulier un cliché en schuss comparatif et un arthroscanner. Après échecs des traitements médicaux usuels, qui peuvent inclure une viscosupplémentation, peut se poser la question d'une prise en charge chirurgicale. L'ostéotomie de varisation qui vise à décharger le compartiment latéral au profit du compartiment médial n'apporte qu'une réponse partielle, puisqu'elle ne diminue pas les contraintes de cisaillement. L'allogreffe méniscale latérale est une alternative qui se développe dans cette indication spécifique de syndrome post méniscectomie latérale chez le patient jeune et à condition que le cartilage ne soit pas trop atteint. Cette technique s'est d'abord développée dans les pays anglo-saxons ; quelques équipes la pratiquent en France depuis quelques années. Les résultats sont prometteurs. La série de notre collègue belge René Verdonk fait état d'une survie à 7 ans de 75 %. Des progrès techniques permettront certainement d'améliorer les résultats à brève échéance. Il s'agit donc là d'une voie d'avenir pour ce difficile problème. En conclusion, les lésions du ménisque latéral sont moins fréquentes que celles du ménisque médial mais leur pronostic est moins bon. Il faut donc les diagnostiquer précocement (IRM), savoir être éclectique dans les indications thérapeutiques (méniscectomie, abstention ou réparation). Le traitement des syndromes douloureux post-méniscectomie externe se voit enrichi d'une nouvelle possibilité thérapeutique : l'allogreffe méniscale. L'évaluation à long terme est cependant souhaitable avant d'assurer la diffusion de cette technique.

Meniscal lesion does not mean meniscectomy and this is particularly true for the lateral meniscus. The reputation of mildness of the meniscectomy is usurped. The rate of joint space narrowing after lateral meniscectomy is of 40% at a follow-up of 13 years compared to 28% for the medial meniscus (symposium SFA 1996). Several arguments explain those results: biomechanical: the lateral meniscus contributes to the congruence; particularly the lateral meniscus is the zone where antero-posterior translational during knee flexion is 12 mm. The pejorative effects of lateral meniscectomy have conducted, more though to the medial meniscus, to the concept of meniscal economy. Lateral meniscectomy must be as partial as possible. Particularly, a discoid meniscus presenting a complete tear should be treated by a meniscoplasty in order to shape the meniscus in a more anatomic form than a total meniscectomy. Lateral meniscectomy is indicated in complex or horizontal cleavage, symptomatic, on stable knees. A particular case is the cyst of the lateral meniscus. It is a cystic subcutaneous formation, usual consequence of a horizontal cleaved meniscus of which the particularity is that it opens besides the articulation. The strategy must not consist in the isolated treatment of the cyst. This pathology should be addressed by an arthroscopic meniscectomy reaching the meniscosynovial junction at the level of the cyst. Meniscal repair must be proposed every time if possible. Criteria of reparability are better studied on MRI. Preoperatively MRI is the first choice radiological exam. Two essential indications can be held back: the vertical peripheral longitudinal lesion is on the non-vascularized area, and the horizontal cleaving of the junior athlete (if the cleaving remains purely intra meniscal). Meniscal repair is highly performed when the meniscal tear is associated to a rupture of the ACL (simultaneous reconstruction of the LCA). Postoperative outcome is different of that of a “simple” arthroscopic meniscectomy. The healing process being slow, it suits to protect the suture by a splint in the first month, and with an exclusion of sports with knee torsion during 6 months. Functional results (absence of secondary meniscectomy) and anatomical results (reality of the cicatrisation) are good in 77% of cases (symposium of the French Society of Arthroscopy 2003) at a follow-up of 55 months. Survivorship analysis indicates that majority of the failures occur within two years: this testifies a default of primary cicatrisation. At the studied follow-up, meniscal repair was efficient to protect the cartilage. Lateral meniscus results are better that medial meniscus one.

Those data support indications

  • All suspicion of meniscal lesion must have an MRI preoperatively to confirm the lesion, to localize her and to search criteria of reparability;
  • All vertical longitudinal peripheral lesions can and must be repaired especially in young patients and children;
  • All horizontal cleaving of the junior athlete should be treated by open repair;
  • Surgical abstention must be proposed when the lesion is non symptomatic, or when le lesion is limited and associated to an ACL tear (in that case isolated ACL reconstruction is proposed), or when clinical symptoms are minimal;
  • Meniscectomy, always arthroscopic, is proposed for a symptomatic lesion in the avascular zone or for a deep horizontal cleavage or a complex tear;
  • Tear of the discoid meniscus should be treated by meniscoplasty.

A painful knee after lateral meniscectomy might be due to a too limited initial meniscectomy: an iterative meniscectomy may be indicated or lateral femorotibial arthritis, especially after subtotal or total meniscectomy. In this last case and after failure of usual medical treatment such as viscosupplementation surgery may be indicated. Osteotomy in order to unload the lateral femorotibial compartment gives a partial response as the shearing forces remain. This osteotomy is indicated only if the lower limb axis is normal or in valgus. Meniscal allograft is an option in young patients in grade I or II arthritis. Results are promising. Rene Verdonk's series show a survivorship analysis of 75% at 7 years. Early diagnosis of a postmeniscectomy syndrome before cartilaginous lesions occur is essential for an adapted treatment.

In conclusion, lateral meniscectomy are less frequent than those of the medial meniscus but their prognosis is less favorable. They should be early diagnosed (MRI). Treatment options are various: abstention, meniscectomy, and repair. Painful post lateral meniscectomy syndrome may be treated by a new surgical option: meniscal allograft.


Mots clés : Ménisque latéral , biomécanique , ménisque discoïde , méniscectomie latérale , réparation méniscale , allogreffe méniscale , ostéotomie de varisation

Keywords: Lateral meniscus , biomechanics , discoid meniscus , lateral meniscectomy , lateral meniscal repair , meniscal allograft , varus osteotomy


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Vol 92 - N° S5

P. 169-171 - septembre 2006 Retour au numéro
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