Nouvelle approche sur le mécanisme de la toxicité rénale de l’amoxicilline : à propos de deux cas et un modèle expérimental - 26/08/19
Résumé |
Introduction |
L’amoxicilline (AMX) est un des antibiotiques les plus prescrits et sa toxicité rénale est peu décrite. La présence de cristaux d’AMX dans les urines au cours de cas d’insuffisance rénale aiguë (IRA) associées à l’AMX a fait évoquer un mécanisme de précipitation intra-tubulaire. Cependant, il n’existe pas de description de cristaux d’AMX dans le parenchyme rénal.
Méthodes |
Nous décrivons deux patients présentant une IRA secondaire à l’AMX et ayant bénéficié d’une biopsie rénale. Nous avons ensuite élaboré un modèle de toxicité chez le rongeur.
Nous décrivons ces deux cas de néphropathie associée à l’AMX et l’analyse de leurs biopsies rénales avec spectrophotométrie infra-rouge (SPIR) et microscopie électronique à balayage (MEB). Dans un deuxième temps, différentes doses d’AMX (de 200 à 3000mg/kg/jour) ont été injectées par voie intra-péritonéale pendant 48heures aux rats, et jusqu’à 9jours aux souris. Nous avons analysé au sacrifice la cristallurie, la fonction rénale et l’histologie des rongeurs.
Résultats obtenus ou attendus |
Deux patients de 58 et 68 ans hospitalisés pour une méningite bactérienne ont présenté une IRA à l’AMX. Ils recevaient 12g/jour et 25g/jour respectivement en intraveineux. L’analyse en microscopie optique des biopsies révèle dans les deux cas une tubulopathie sévère avec des lésions de néphrose osmotique. Dans un des cas, l’analyse SPIR combinée à la MEB confirme la présence d’un dépôt intra-tubulaire d’AMX. La cristallurie n’était pas disponible pour ces deux cas.
In vivo, l’injection aux rongeurs d’AMX à posologie croissante aboutit à une IRA avec nécrose tubulaire aiguë et néphrose osmotique. On ne retrouve pas de cristaux d’AMX intraparenchymateux chez le rongeur ni de cristallurie.
Conclusion |
Ces deux cas suggèrent qu’il peut exister une toxicité tubulaire directe de l’AMX avec des lésions de néphrose osmotique reproduites dans le modèle animal. On décrit, pour la première fois, un dépôt intratubulaire d’AMX chez l’Homme suggérant une précipitation intratubulaire associée.
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Vol 15 - N° 5
P. 371 - septembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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