Note : Ce résumé ne présente pas de “nouvelle expérience”, mais une nouvelle notion importante, basée sur l’analyse de résultats non publiés et de plusieurs articles.

Plusieurs travaux ont montré que le débit de filtration glomérulaire (DFG) augmente quand augmente l’osmolarité urinaire (Uosm) sous l’influence de l’AVP, par ses récepteurs V2 (V2R). Cet effet de l’AVP joue un rôle dans l’hyperfiltration induite par un régime riche en protéines. Mais, notion importante, cet effet sur le DFG ne s’applique qu’aux situations où l’urine est plus concentrée que le plasma, comme le montrent les trois études présentées sur la figure.

Une perfusion chronique de dDAVP (agoniste sélectif V2R) fait augmenter le DFG en même temps que Uosm. Réciproquement, une augmentation des apports hydriques fait baisser le DFG en même temps qu’Uosm, chez le rat comme chez l’homme (Fig. 1A et B). Cependant une augmentation encore plus importante des apports hydriques n’a pas fait baisser le DFG encore plus, mais l’a, au contraire, fait s’élever (Fig. 1A). Ces résultats déconcertants n’ont pas été inclus dans l’article de 1996.

Mais une étude épidémiologique récente vient confirmer cette relation biphasique : les chances d’avoir un DFG élevé sont associées à la concentration urinaire suivant une courbe en J (Fig. 1C). L’hyperfiltration a-t-elle des effets néfastes de part et d’autre du minimum ?

Ces résultats montrent que, lorsque Uosm s’abaisse sous un certain seuil, le DFG ne continue pas de baisser, mais au contraire, remonte. En fait, il serait inapproprié de réduire le DFG alors que le rein doit diluer l’urine car la capacité à excréter de l’eau libre dépend fortement des quantités d’eau et de solutés délivrées au néphron [JASN-19 :1076,2008].

Cet effet biphasique est important à considérer pour l’adaptation des traitements qui visent à réduire les effets antidiurétiques de l’AVP (augmentation des apports d’eau ou vaptan).