Insuffisance rénale aiguë sur traitement par oxaliplatine - 26/08/19
Résumé |
Introduction |
L’oxaliplatine (OXP) constitue une des chimiothérapies de première intention dans le traitement du cancer du côlon métastatique (bonne tolérance et faible incidence d’effets secondaires). Nous rapportons le cas d’un patient ayant présenté une insuffisance rénale aiguë au décours d’une perfusion d’OXP.
Méthodes |
Il s’agit d’un patient de 76 ans atteint d’un cancer du côlon métastatique, ayant reçu de l’OXP, solumédrol et 5-fluorouracile pendant 2 séquences thérapeutiques. Une récidive hépatique conduit à reprendre le même traitement. Lors du deuxième cycle de chimiothérapie, il présente une fièvre isolée à 40°C, traitée empiriquement par antibiothérapie, sans documentation bactériologique. La fonction rénale reste normale. Lors du cycle suivant, on constate une fièvre à 39°C avec frissons, marbrures, dyspnée et hématurie, dès le début de l’OXP. La créatinine augmente à 611μmol/l, avec anémie hémolytique à 9,4g/dl, thrombopénie à 63000 G/l et schizocytes positifs à 1 %, évocateurs de micro-angiopathie thrombotique (MAT). L’hémodialyse est nécessaire.
La négativation rapide des schizocytes, la positivité du test de Coombs direct remettent en question ce diagnostic. Les Anticorps anti-oxaliplatine et anticorps anti-solumédrol reviennent positifs. La biopsie rénale identifie une nécrose tubulaire aiguë sévère avec cylindres hématiques intra-tubulaires et présence d’hémoglobine dans les tubules. On retient le diagnostic d’atteinte tubulaire secondaire à une hémoglobinurie, conséquence d’une hémolyse intra-vasculaire d’origine immuno-allergique par anticorps anti-oxaliplatine.
Résultats obtenus ou attendus |
Il s’agit du premier cas identifiant formellement une immunisation secondaire à un traitement par OXP. Certains auteurs évoquent un lien avec la dose cumulée de traitement. Il est admis que l’OXP est pourvoyeur d’insuffisance rénale aiguë sur MAT, sans que nous ayons pu retrouver une preuve histologique formelle à ce diagnostic. On ne retrouve pas une corrélation claire entre stigmates biologiques et anomalies histologiques (Fig. 1).
Conclusion |
La biopsie rénale à visée diagnostique et pronostique semble indispensable chez ces patients ayant reçu de multiples traitements souvent néphrotoxiques.
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Vol 15 - N° 5
P. 351 - septembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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