Fin 2018, l’Agence nationale de la sécurité des médicaments (ANSM) a émis une alerte concernant le dialysat à base de citrate. Celui-ci est réputé améliorer la tolérance hémodynamique en hémodialyse, mais plusieurs effets secondaires, notamment musculaires ont été décrits. Aucune complication majeure liée à l’exposition au citrate n’avait jusqu’alors été démontrée.

Nous proposons une étude rétrospective, à partir de la base de données MEDIAL, évaluant l’impact de l’exposition au citrate sur la survie des patients hémodialysés. Quatre cents neuf patients ont été répartis en deux groupes selon leur exposition au citrate : groupe A (0–10 % des séances, N=121) et le groupe B (75–100 % des séances, N=288). La durée médiane de suivi était de 23±18 mois. Les comparaisons de moyennes ont été effectuées avec le test de Mann–whitney, les comparaisons de fréquences avec le test du Chi². L’analyse comparative de survie a été réalisée par la méthode de Kaplan-meier avec un test du log-rank.

Les deux groupes étaient comparables concernant le sexe, l’abord vasculaire et les principales comorbidités. Le groupe B comportait plus de diabétiques (A=17 %, B=30 % ; p=0,001), l’âge moyen (A=60,8±16,6 ans, B=67,4±14,7 ans ; p<0,001) et l’IMC (A=25±5,6kg/m², B=26,7±6,4kg/m² ; p=0,004) étaient plus élevés. Pour la biologie, seules la calcémie (A=2,29±0,12mmol/l, B=2,28±0,29mmol/l ; p=0,001) et l’albuminémie (38,8±5,2g/l, B=36±4,6g/l ; p<0,001) moyennes étaient différentes. La survie est identique entre les deux groupes, y compris pour les patients traités par hémodiafiltration (Fig. 1).

En conclusion, l’utilisation d’un dialysat à base de citrate n’augmente pas le risque relatif de mortalité chez nos patients.