Récemment l’innocuité du dialysat avec concentré acide au citrate (CACi) a été mise en cause. Nous rapportons ici une analyse de mortalité des patients incidents ayant reçu une prescription de CACi traités dans les unités d’HD chronique de France, Turquie et République Tchèque.

Un total de 10 020 patients HD incidents entre 2014 et 2018 ont été analysés à partir de la base de données commune. Dans l’étude 1, les patients sont considérés CACi+ s’ils ont reçu au moins 70 % des séances avec un bain CACi toute la durée de leur traitement par HD. Dans l’étude 2, les patients ont été considérés CACi+ si CACi+ pendant les 3 premiers mois d’HD. La survie a été comparée avec des patients CACi− (jamais de citrate) avec la méthode de Kaplan–Meier avant et après “matching” à l’aide du score de propension (PSM). L’étude 3 a consisté en une analyse de régression multivariée de Cox de l’exposition au cours du temps à la fois pour le CACi et le score de propension.

Parmi les 10 020 patients, 435 ont été classés CACi+. Ces patients présentent un âge et un score de comorbidités plus élevé. Après PSM, 345 patients CACi+ et CACi− ont été comparés et la mortalité est superposable entre les deux groupes (Fig. 1). Dans l’étude 2, 6732 CACi− and 371 CACi+ ont été comparés et aucune différence de survie n’a été observée. L’analyse de Cox (Étude 3) a inclus 3671 patients avec 835 décès et montre que le risque de mortalité de l’exposition mensuelle est en relation avec le score de propension avec un HR :5,1 (2,1–12,5 ; p<0,0001) mais non avec la prescription de CACi+ (HR :0,83 (0,67–1,03 ; ns).

Dans notre expérience avec 3 analyses statistiques distinctes, aucun impact délétère n’a été retrouvé chez les patients hémodialysés chroniques avec la prescription d’un dialysat au citrate.