Le risque de cancers cutanés induits par des médicaments photosensibilisants est connu. Le rôle de l’hydrochlorothiazide a été soulevé par plusieurs études épidémiologiques récentes. Une revue systématique des études cas-témoins ou de cohortes prospectives montre qu’il existe un surrisque de carcinomes épidermoïdes dans la majorité des études même si certains facteurs de confusion comme le tabac n’ont pas été pris en compte. Les données sont plus contradictoires pour les carcinomes basocellulaires et les mélanomes. Ces résultats ne remettent pas en cause le rapport bénéfice/risque de cette molécule, mais peuvent inciter à des mesures de prévention renforcées chez les malades pour lesquels une prescription d’hydrochlorothiazide est proposée : identifier les patients à risque de carcinomes cutanés, éviter si possible de prescrire cette molécule chez les patients immunodéprimés ou ayant un carcinome, effectuer un examen cutané régulier chez les malades recevant ce traitement au long cours.

The risk of skin cancer induced by photosensiting drugs is well known. An association between hydrochlorothiazide use and skin cancer has been recently published in some epidemiological studies. A systematic review of case-control or prospectives cohorts showed an increased risk of cutaneous squamous cell carcinoma even if some confusing factors such as tobacco smoking was not analysed. Results are more conflicting for basal cell carcinoma or melanoma. These results do not modify the benefit/risk ratio but should lead to propose preventive mesures: identification of high risk population, avoidance of this drug if possible in immunocompromised patients or with previous skin cancer, regular skin examination in case of long term use of hydrochlorothiazide.