La psychiatrie périnatale est une discipline qui se situe à l'interface de trois disciplines : la psychiatrie de l'adulte, le développement psychologique fœtal et des premières années, et la psychopathologie du jeune enfant (de 0 à 5 ans). Elle est en lien naturel avec l'obstétrique et la pédiatrie, mais aussi avec l'ethnologie et la sociologie. Elle a pour objet les troubles mentaux et les aspects spécifiques des événements affectifs survenant chez l'un ou l'autre des parents (troubles thymiques de la grossesse et du post-partum, psychoses puerpérales, troubles de la personnalité, post-partum blues, déni de grossesse, etc.) durant la période périnatale, ainsi que la compréhension des mécanismes liant ces troubles, les troubles des interactions entre les parents et le fœtus, le nouveau-né puis le nourrisson, et les troubles du développement des jeunes enfants. Elle s'intéresse à l'étude de la parentalité et de son développement, et inclut une dimension de prévention des troubles de la parentalité et de leur impact sur le développement. Cette spécialité se doit donc d'inclure, encore plus que les autres champs de la psychiatrie, la prise en compte des dimensions familiale, environnementale, au sens de l'écologie du développement de Bronfenbrenner. La première méthode spécifique de soins périnataux fut sans doute l'hospitalisation conjointe mère-bébé. Cependant, la perspective actuelle est celle d'une évaluation et d'une observation conjointe du développement et des signes précoces de souffrance du bébé, menée parallèlement à celle (mais aussi distinctement de celle-ci) des dimensions de la santé mentale parentale, de leur capacité de caregiving (soins parentaux) et de la qualité globale des interactions parents-bébé.