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Enquête de prévalence et des pratiques de prise en charge des plaies chroniques dans 14 établissements gériatriques du Haut-Rhin - 27/03/08

Doi : AD-08-2007-134-8-0151-9638-101019-200520003 

J. CARON-MAZET [1],

B. ROTH [1],

J.-C. GUILLAUME [1]

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Introduction

Nous avons, par une enquête, évalué la prévalence et les pratiques de prise en charge des plaies chroniques dans 14 établissements de soins de suite et de réadaptation (SSR) et soins de longue durée (SLD) du Haut-Rhin et apprécié l'intérêt des médecins et du personnel infirmier quant à la création d'une « Équipe Mobile Plaies et Cicatrisation » (EMPC).

Méthodes

Notre enquête, anonyme et de type transversal, s'appuyait sur les résultats de deux questionnaires, l'un concernant le malade, l'autre le personnel médical et infirmier.

Résultats

Quatre-vingt-seize malades sur les 1 163 hospitalisés au moment de notre enquête répondaient aux critères d'inclusion. La prévalence globale des plaies était de 8,3 p. 100, celle des escarres 6,4 p. 100 et celle des ulcères de jambe 1,6 p. 100. Aucun cas de plaie sur pied diabétique n'a été recensé. La population étudiée se caractérisait par un sex-ratio H/F de 0,37, une moyenne d'âge de 86 ans pour les femmes et 76 ans pour les hommes. La durée d'évolution moyenne des escarres était de 6 mois et de 14 mois pour les ulcères de jambe avec une récidive dans 36 p. 100 des cas d'escarres et 52,6 p. 100 des cas d'ulcères de jambe. L'étiologie des ulcères n'était pas définie dans près de la moitié des cas. Des prélèvements bactériologiques avaient été effectués dans sept cas. Le nettoyage des plaies se faisait le plus souvent avec du savon et du sérum physiologique. Une détersion mécanique avait été pratiquée dans quatre cas. Les hydrocolloïdes étaient les pansements les plus prescrits dans la prise en charge des escarres, alors que les interfaces étaient les plus utilisées pour les ulcères de jambe. Aucune prescription d'antibiotique topique n'a été relevée. Une échelle d'évaluation de la douleur n'avait été utilisée que dans 18 cas, et une anesthésie de surface dans un cas, avant la détersion d'un ulcère de jambe. Une échelle d'évaluation du risque d'escarre avait été remplie pour 27 des 75 malades atteints d'escarres et deux tiers d'entre eux étaient alités sur des matelas de type préventif. Douze des 19 malades atteints d'ulcères de jambe portaient des bandes de compression quotidiennement. La majorité des médecins jugeait bonnes ses connaissances dans le domaine des plaies chroniques, contrairement aux infirmiers qui dans 72 p. 100 des cas les estimaient moyennes voire insuffisantes. Tout le personnel infirmier et 11 des 13 médecins étaient intéressés par la venue d'une équipe spécialisée pour les cas difficiles.

Discussion

Les principales pratiques en adéquation avec les recommandations étaient l'emploi de pansements modernes, bien que leur renouvellement semble trop fréquent, l'utilisation anecdotique de solutions antiseptiques, l'abandon des antibiotiques topiques, la réalisation d'un bilan nutritionnel. Deux tiers des malades atteints d'ulcère de jambe portaient des bandes de compression. En revanche, l'application d'anesthésiant de surface, la détersion manuelle, l'utilisation de grilles d'évaluation de la douleur et du risque d'escarre, la réalisation du bilan étiologique des ulcères de jambes restent à optimiser.

Conclusion

Cette enquête, menée préalablement à la création d'une « Équipe Mobile Plaies et Cicatrisations » basée aux Hôpitaux Civils de Colmar, a pu mettre en évidence la forte motivation des médecins et du personnel infirmier pour bénéficier d'une formation spécifique ainsi que de conseils pratiques pour la prise en charge des plaies chroniques. Elle a permis de mieux cibler les besoins éducatifs des établissements de SSR et SLD dans le domaine de la prise en charge des plaies chroniques.

Prevalence and management of chronic wounds in 14 geriatric institutions of the Haut-Rhin.

Background

We carried out a survey to assess the prevalence of various therapeutic approaches for chronic wounds in 14 primary care and rehabilitation units (SSR) and long-term care units (SLD) in the Haut-Rhin department of France, and we attempted to gauge the interest of doctors and nursing staff in the creation of a Mobile Wound and Healing Unit (EMPC).

Methods

Our anonymous transversal survey was based on the results of two questionnaires, one concerning patients and the other concerning medical and nursing staff.

Results

96 of the 1 163 patients hospitalised at the time of our survey met the inclusion criteria. The global prevalence of sores was 8.3%, while that of bedsores was 6.4% and that of leg ulcers was 1.6%. There were no cases of wounds on diabetic feet. The study population was characterised by a M/F sex-ratio of 0.37, with mean age of 86 years for women and 76 years for men. The mean duration of bedsores was 6 months, compared with 14 months for leg ulcers and a relapse rate of 36% for bedsores and 52.6% for leg ulcers. In more than half of all cases the aetiology of the ulcers was not stated. Bacteriological samples were obtained in 7 cases. Wounds were generally cleansed using soap and physiological saline, with mechanical debridement being used in 4 cases. Hydrocolloids were the dressings used most widely for bedsores, while interfaces were most commonly used in leg ulcers. No topical antibiotics were prescribed. A pain evaluation scale was used in only 18 cases and topical anaesthetics were administered in one case prior to debridement of a leg ulcer. A bedsore risk evaluation scale was completed for 27 of the 75 of the patients presenting bedsores and special preventive mattresses were used for two-thirds of these patients. Twelve of 19 patients with leg ulcers had compression bandaging that was changed daily. Most doctors considered their knowledge of chronic wounds to be good, in contrast with nursing staff, 72% of whom judged their knowledge mediocre or insufficient. All the nursing staff and 11 of the 13 doctors expressed interest in the use of a specialised team for difficult cases.

Discussion

The main practices consistent with the recommendations were use of modern dressings, although the latter appeared to be changed too frequently, anecdotal use of antiseptic solutions, abandonment of use of topical antibiotics and nutrition management plans. Two-thirds of patients with leg ulcers wore compression bandages. However, improvements remain to be made concerning the use of topical anaesthetics, manual debridement, use of pain evaluation and bedsore risk scales, and assessment of the aetiology of leg ulcers.

Conclusion

This survey, conducted prior to the creation of a mobile wound and healing unit based at the Colmar General Hospital, showed that doctors and nursing staff are extremely keen on the idea of specific training and practical advice concerning chronic wound management. It provided a clearer vision of the training requirements of SSR and SLD establishments in terms of chronic wound management.


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Vol 134 - N° 8

P. 645-651 - août 2007 Retour au numéro
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