Évaluation du suivi dermatologique et des tumeurs cutanées chez les greffés rénaux - 26/03/08
C. THUROT-GUILLOU [1],
I. TEMPLIER [1],
B. JANBON [2],
N. PINEL [3],
J.-C. BEANI [1],
M.-T. LECCIA [1]
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Introduction |
Les transplantés rénaux ont un risque accru de développer des verrues, des kératoses actiniques et des carcinomes cutanés. Les objectifs de cette étude descriptive étaient d'évaluer le suivi dermatologique, ainsi que l'incidence et les facteurs de risque des tumeurs cutanées, chez les malades ayant une greffe rénale fonctionnelle au CHU de Grenoble.
Malades et méthodes |
La population initiale comprenait 686 greffés rénaux. Un premier questionnaire a été envoyé à chaque malade afin de connaître l'existence ou non d'un suivi dermatologique. Après analyse des réponses, un deuxième questionnaire a été envoyé aux dermatologues libéraux, ce qui a permis de préciser le suivi réalisé, la fréquence et la localisation des verrues et des tumeurs cutanées. Parallèlement, les dossiers des malades suivis en dermatologie au CHU de Grenoble ont été étudiés.
Résultats |
Parmi les 436 malades inclus dans l'étude, moins de deux tiers avaient consulté un dermatologue depuis la greffe et seuls 31,2 p. 100 avaient un suivi régulier. L'incidence des verrues et des kératoses actiniques était respectivement de 48,8 p. 100 et 20,6 p. 100, et augmentait avec la durée d'immunosuppression. L'incidence des carcinomes était de 19,3 p. 100. Les carcinomes basocellulaires étaient plus fréquents que les autres carcinomes. Les facteurs de risque de carcinomes étaient l'âge élevé lors de la greffe, la durée d'immunosuppression, le phototype clair, la présence de verrues ou de kératoses actiniques. Toutes les lésions se trouvaient majoritairement sur les zones photoexposées, mais ceci était plus marqué pour les carcinomes épidermoïdes que pour les carcinomes basocellulaires et les maladies de Bowen.
Discussion |
La prise en charge dermatologique des greffés d'organe est très peu évaluée et nous montrons qu'elle est probablement insuffisante. Nous confirmons les résultats d'études récentes européennes qui mettent en évidence sous nos latitudes une incidence élevée de carcinomes cutanés chez ces malades, avec cependant dans notre étude un nombre plus élevé de carcinomes basocellulaires par rapport à celui des carcinomes épidermoïdes.
Dermatologic follow-up and evaluation of skin tumours in renal transplant patients. |
Background |
Renal transplant patients are at increased risk for warts, actinic keratoses and carcinomas. A descriptive study was conducted to investigate the number and frequency of dermatologic examinations in renal transplant patients with a functional graft. The incidence and clinical factors for skin tumours were also assessed.
Patients and methods |
We sent an initial questionnaire to 686 renal transplant patients asking whether they had consulted a dermatologist since the time of transplantation. A second questionnaire was then sent to private dermatologists in order to evaluate dermatologic follow-up and the frequency and anatomic distribution of warts and cancerous skin lesions. At the same time, the patients' medical records at the hospital were studied.
Results |
About two thirds of the 436 patients included in the study have seen a dermatologist at least once since the time of transplantation. Only 31.2% are being followed up regularly by a dermatologist. The incidence of warts and actinic keratoses is 48.8% and 20.6% respectively, and increases with the duration of immunosuppressive therapy. The incidence of carcinomas is 20.2%, with basal cell carcinomas being seen more frequently than other carcinomas. Risk factors identified for carcinomas are older age at transplantation, duration of immunosuppressive therapy, fair skin, presence of warts and actinic keratoses. All these skin lesions arise predominantly on highly sun-exposed surfaces. Nevertheless, squamous cell carcinomas are more often confined to sun-exposed skin than Bowen's diseases and basal cell carcinomas.
Discussion |
Dermatologic follow-up of transplant recipients has rarely been investigated and our study shows that monitoring of skin cancer is probably inadequate. It also confirms the high incidence of carcinomas among renal-transplant recipients in a temperate climate, although basal cell carcinomas are more frequent than squamous cell carcinomas.
Plan
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 134 - N° 1
P. 39-44 - janvier 2007 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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