Mise au point sur la prescription des molécules oné- reuses en cancérologie - 10/07/19
Use of costly anticancer drugs
au nom d’un groupe de travail mixte Académie nationale de médecine (ANM) — Haute autorité de santé (HAS)
Membres :
Gilles Bouvenot : (ANM — HAS), François Meyer : (HAS), Lise Rochaix : (HAS), Jacques Rouëssé : (ANM) (Président), Maurice Tubiana : (ANM) (co-Président), Marie-Christine Woronoff-Lemsi : (HAS)Invités permanents :
Claude Sureau : (ANM et Comité National d’Ethique)un représentant de l’Institut National du Cancer (INCa) :
Madame Nathalie Hoog-LabouretRÉSUMÉ |
L’introduction chaque année sur le marché (ou leur extension d’indication) de nouvelles molécules onéreuses, le plus souvent des biothérapies ou des thérapies dites « ciblées » implique une augmentation des dépenses pour la solidarité nationale nettement supérieure à celle des autres prestations de santé. La cancérologie est, à ce propos, une pathologie exemplaire où le risque est grand de voir se poser à terme des problèmes économiques et donc éthiques de plus en plus difficiles à traiter. Si dans certains cas, comme par exemple celui de la leucémie myéloïde chronique, ces nouveaux traitements ont complètement transformé le pronostic des affections et si l’on peut espérer que, dans un avenir plus ou moins proche, un meilleur ciblage des indications changera profondément l’évolution d’autres processus cancéreux, leur administration actuelle à un stade très évolué de la maladie ne laisse espérer le plus souvent qu’une faible augmentation de l’espérance de vie. Après avoir rappelé que la prescription de ces molécules ne peut être faite que par un spécialiste qualifié en cancérologie et dans le cadre des contrats de bon usage, l’Académie nationale de médecine émet les recommandations suivantes : en dehors des affections où la prescription des nouvelles molécules onéreuses s’impose à l’évidence, ce qui n’exclut pas pour autant une collecte rigoureuse des données sur l’évolution de la maladie, trois garanties devraient être exigées des oncologues médicaux : — des critères rigoureux permettant d’identifier la cible moléculaire justifiant la prescription ; — des critères stricts de suivi, identiques à ceux utilisés dans les essais cliniques ; — des règles précises d’arrêt du traitement. De son côté, l’Assurance maladie devrait se doter de spécialistes capables de dialoguer utilement avec les oncologues médicaux. Ainsi pourraient être évitées des dérives de prescription non seulement susceptibles d’entraîner des erreurs médicales, mais aussi de mettre en danger le financement de la solidarité nationale.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.SUMMARY |
New biological agents and targeted therapies represent a growing and disproportionate portion of healthcare expenditure. Oncology is one field in which considerations of cost-effectiveness raise particularly thorny ethical issues. While new drugs have vastly improved the prognosis of certain malignancies, such as chronic myelogenous leukemia, most provide only a slight increase in life expectancy. The French National Academy of Medicine stresses that such drugs must be prescribed by cancer specialists, in keeping with good medical practices, and makes the following recommendations. Use of expensive new drugs should be considered only in a small number of indications, such as chronic myelogenous leukemia. However, even in such settings it is essential to collect precise outcome data. Medical oncologists must better define: — the criteria used to identify the target molecule and thus to justify the indication, — the conditions of follow-up, — the criteria for treatment cessation. Health authorities must employ specialists to discuss these issues with medical oncologists.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-Clés : Cancérogènes, Traitement Médicamenteux, Organisations et économie des soins de Santé, Thérapie Moléculaire Ciblée, Anticorps Monoclonaux.
key-words : Carcinogens, Drug Therapy, Health Care Economics and Organizations, Molecular Targeted Therapy, Antibodies, Monoclonal.
Vol 195 - N° 3
P. 699-727 - mars 2011 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.