Le cœur - 10/07/19
The heart
RÉSUMÉ |
L’incidence croissante de l’insuffisance cardiaque grave et les limites de la transplantation cardiaque et du coeur artificiel implantable justifient la recherche d’options alternatives. L’auto-reconstruction du coeur pourrait être l’une d’entre elles. Elle est fondée sur l’utilisation d’une matrice extra-cellulaire issue d’un coeur animal et re-ensemencée avec des cellules susceptibles de reconstituer un patrimoine contractile, vasculaire et valvulaire compatible avec une fonction cardiaque normale. Si les techniques de décellularisation sont aujourd’hui bien maîtrisées, les problèmes posés par le choix du type cellulaire capable de générer les différents constituants du tissu cardiaque (cardiomyocytes contractiles, cellules endothéliales, cellules musculaires lisses, myofibroblastes) et par leur mode de transfert optimal ne sont pas encore réglés. De plus, la recolonisation de la matrice ne dépend pas seulement du phénotype des cellules utilisées ; elle est aussi influencée par la nature des signaux biochimiques émis par cette matrice et par son état physique et la modulation de ces deux facteurs est une stratégie susceptible d’améliorer fortement les performances contractiles de l’organe ainsi auto-reconstitué. La complexité de ces problèmes fait que le remplacement complet du coeur par un biomatériau se substituant à la transplantation traditionnelle est une perspective encore incertaine et en tous cas lointaine. En revanche, la poursuite de cet objectif a l’intérêt de stimuler le développement des techniques d’ingéniérie tissulaire et, dans ce cadre, il est plus réaliste d’espérer, à une échéance sans doute assez proche, des remplacements partiels du coeur par des matrices recellularisées venant renforcer des portions de myocarde défaillant et peut-être même constituer des substituts aux bioprothèses valvulaires actuelles.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.SUMMARY |
The growing incidence of heart failure and the limitations of cardiac transplantation and totally implantable artificial hearts justify the search for alternative therapies. Self-reconstruction of the heart might be one of them. It is based on the use of an animal-derived decellularized scaffold reseeded with cells able to reconstitute a contractile, vascular and valvular pattern affording normal cardiac function. Whereas decellularization techniques are currently well controlled, the choice of cell type to generate the different constituents of cardiac tissue (cardiomyocytes, endothelial cells, smooth vascular cells, myofibroblasts), and the optimal mode of cell transfer, are still far from clear. Furthermore, scaffold recolonization is not only dependent on the phenotype of the grafted cells: it is also influenced by the nature of the biochemical signals emitted by the scaffold and by the physical state of the substrate. Modulation of these two factors can influence the contractile performance of the self-rebuilt organ. The complexity of these challenges is such that total replacement of the heart by a self-built organ is at best a far-off perspective. However, continued pursuit of this objective stimulates the development of bioengineering techniques, and partial replacement of heart tissue by cell-seeded scaffolds appears more feasible. Applications could include the strengthening of infarctedmyocardium and, possibly, cardiac valve replacement.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Défaillance cardiaque, Transplantation cardiaque, Coeur artificiel, Cellules, Matrice extracellulaire, Bioingénierie
Key-words (Index Medicus) : Heart failure, Heart transplantation, Heart artificial, Cells, Extracellular matrix, Bioengineering
Tirés à part : Professeur Philippe Menasché, même adresse |
Vol 195 - N° 7
P. 1669-1676 - octobre 2011 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.