Phénoménologie du rêve - 10/07/19
Phenomenology of dream

RÉSUMÉ |
Une phénoménologie du rêve recherche sa signification, son sens, chaque fois dans le dessein non plus seulement d'expliquer mais de comprendre l'expérience qui y est faite. A quoi et à qui sert-elle ? Mais d'abord qu'en est-il du quasi oubli du rêve chez les modernes, sa clinique renvoyant banalement au cauchemar, à la somnolence, à l'onirisme ou à la rêverie. Nostalgie du songe où l'on voit très tôt un état lumineux, non duel. Regret du faste des espèces oniriques dépassées par la puissance de la modélisation esthétique de leur analogue moderne, le cinéma, et l'explosion des technologies d'imagerie virtuelle. Déception à la découverte d'une permanence cognitive tout au long du sommeil et d'une singulière adéquation au réel lors du réveil ? Excès de rigueur méthodologique où l'on valide une logique du rêve dans la corrélation entre amélioration clinique en psychothérapie et habileté à interpréter ses propres rêves. Accès psychologique trop périlleux quand le rêve est d'abord le mien, expression voilée d'un désir inavoué dit-on, ou quand dans une conception existentielle de l'homme, le rêve me révèle au travers du temps et de l'espace mon existence, ma liberté au-delà de ma nécessité. Alors son ultime sens pourrait-il aussi bien signifier son abolition même ? Depuis l'histoire d'un rêve oublié fameux, sur la foi de données scientifiques inattendues émerge la question : le rêve nous servirait-il à oublier ? Alors l'important ne serait pas la conscience mais plutôt la confiance, ou comment « l'homme endormi, le regard éteint, mort à lui-même, saisit alors la lumière dans sa nuit » (Héraclite).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.SUMMARY |
A phenomenology of dreams searches for meaning, with the aim not only of explaining but also of understanding the experience. What and who is it for? And what about the nearly forgotten dream among the moderns, the banal returning to the nightmare, sleepiness, or dreamlike reverie. Nostalgia for the dream, where we saw a very early state of light, not a duel. Regret for the dreamlike splendor exceeded by the modeling power of modern aesthetics — film and the explosion of virtual imaging technologies. Disappointment at the discovery of a cognitive permanence throughout sleep and a unique fit with the real upon awaking ? An excess of methodological rigor where we validate the logic of the dream, correlating the clinical improvement in psychotherapy and the ability to interpret one's own dreams. The dangerous psychological access when the dream primarily is mine, viewed as a veiled expression of an unspoken desire, or when the dream reveals to me, in an existential conception of man, through time and space, my daily life, my freedom beyond my needs. Might its ultimate sense also mean its abolition? From the story of a famous forgotten dream, based on unexpected scientific data emerges the question: do we dream to forget? The main thing would not be consciousness but confidence, when " the sleeping man, his regard extinguished, dead to himself, seizes the light in the night " (Heraclitus).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-Clés : Rêves
Key-words (Index medicus) : Dreams
Tirés à part : Professeur Dominique Pringuey, même adresse |
Vol 195 - N° 7
P. 1597-1610 - octobre 2011 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.