Mortalité coronarienne élevée à l’Île Maurice. Étude des facteurs de risque et analyses génomiques - 06/07/19
Elevated coronary mortality in Mauritius: risk factors and genetic analyses
RÉSUMÉ |
La mortalité coronarienne à l’Île Maurice fut observée, dès 1986, comme étant beaucoup plus élevée qu’aux États-Unis chez les jeunes adultes, malgré une approche thérapeutique similaire. Cette différence a persisté en 1998 et 2007 malgré une baisse constatée dans les deux pays liée aux progrès thérapeutiques. Une étude épidémiologique comparant soixante cas d’infarctus précoces (<45ans) à une communauté extrahospitalière sans atteinte coronarienne montra l’importance de l’obésité abdominale, de l’hypertension artérielle, du diabète, des anomalies de l’hyperglycémie provoquée, du cholestérol HDL, LDl et des triglycérides comme facteurs de risque. Le tabagisme est aussi un facteur contributif, 37 % des patients atteints avant quarante-cinq ans d’un infarctus fumaient plus de vingt cigarettes par jour comparé à 7 % des témoins (p<0,001) et que 75 % des patients atteints d’IDM avaient fumé, comparé à 59 % (p<0,001) des témoins. L’importance du risque héréditaire est statistiquement confirmée par la prévalence plus élevée d’événements coronariens dans les familles des patients atteints d’un infarctus précoce par rapport aux familles des témoins. Le syndrome métabolique et ses composants sont fortement liés au risque coronarien. Une étude du génome effectuée à Lille (Francke et al.) chez des patients mauriciens de l’ethnie indo-mauricienne atteints d’une maladie coronarienne a montré une relation de la maladie coronarienne avec le chromosome 16p13 (LOD 3,06), le chromosome 10q23 (LOD 2,03) qui a aussi une relation avec le HDL cholestérol, le rapport LDL/HDL, et le chromosome 3q27 (LOD 2,37). Ces résultats diffèrent des données de la littérature relatives à une population européenne. Cette étude montre l’importance du syndrome métabolique dans la survenue de l’infarctus du myocarde au sein de la population indo-mauricienne à l’île Maurice et le caractère polygénique de la maladie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.SUMMARY |
In 1986, early mortality by acute myocardial infarction was found to be much higher in Mauritius than in the United States, among both males and females. For example, among 40-to-44 year olds there were 109 deaths/100 000 males per year in Mauritius, compared to only 34.5/100 000 in the U.S. A study comparing two non hospital populations of Mauritian and U.S. residents showed a higher prevalence of diabetes and glucose intolerance in Mauritius. Likewise, a case-control study comparing 60 young patients who had MI before age 45 years and age-matched Mauritian residents showed statistically significant differences in terms of abnormal glucose metabolism (P<0.001), LDL cholesterol (P<0.02), total cholesterol (P<0.04), HDL cholesterol (p<10-9), and triglycerides (P<0.01) in the patients with early MI. A genome-wide scan of Mauritian patients of North Indian origin (Francke et al) who had MI before age 52 years and patients with coronary heart disease occurring before age 60 years showed a significant relation between coronary heart disease and loci in chromosome regions 16p-13 (LOD 3.06), 10q23 (LOD 2,03 ; also linked to HDL cholesterol and the LDL/HDL ratio), and 3q27 (LOD 2.37). Genomic studies of Indo-Mauritian patients confirm the important role of the metabolic syndrome in the high prevalence of coronary heart disease in Mauritius, and show the polygenic nature of the disease.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Infarctus, Génétique, Génome, Mortalité, Diabète de type 2
Key-words (Index medicus) : Infarction, Genetics, Genome, Mortality, Diabetes mellitus, type 2
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêt en relation avec le contenu de cet article Tirés à part : Professeur Soorianarain Baligadoo, même adresse |
Vol 196 - N° 7
P. 1381-1396 - octobre 2012 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.