Traitement des anévrismes de la crosse aortique : pour un nouveau modèle « translationnel » entre médecine et technologie - 06/07/19
Treatment of aneurismal lesions of the aortic arch : towards a new model of collaboration between physicians and technologists
RÉSUMÉ |
Les lésions anévrysmales ou disséquantes de la crosse aortique sont longtemps restées incurables, exposant le malade à la rupture fatale. Ce segment aortique concentre en effet la plupart des difficultés que l’on peut rencontrer dans une reconstruction artérielle. L’abord exige une ou plusieurs incisions invasives du thorax dans les solutions chirurgicales ouvertes et une navigation complexe et emboligène dans les solutions endovasculaires. La proximité du cœur ne permet l’exclusion qu’au prix de l’arrêt cardiaque ou circulatoire ou d’un détournement par pontage alors que l’interruption des troncs supra aortiques tributaires peut rapidement provoquer des complications ischémiques du névraxe. La géométrie et la dynamique du segment aortique exposent le matériel utilisé à des contraintes qui mettent le matériel de synthèse à rude épreuve à long terme. C’est pourquoi le traitement a enrôlé des technologies d’une grande diversité pour parvenir à réduire progressivement le nombre de malades exclus : la protection hémodynamique par la CEC ou les pontages extra-anatomiques, les techniques de protection tissulaire, en particulier par le froid, et les techniques endovasculaires. Malgré ces apports, les progrès restent trop lents en raison du modèle médico-économique qui reste à trouver, pour une pathologie qui sans être exceptionnelle n’est pas des plus fréquentes. Nous avons traité, de 2000 à 2011, 84 lésions anévrysmales de la crosse aortique impliquant les trois troncs supra aortiques, 53 en chirurgie ouverte et 31 à l’aide d’une endoprothèse selon une estimation du risque opératoire. Même si aucun des malades traités n’a rompu son anévrysme durant un suivi moyen de 39 mois, la mortalité postopératoire fut respectivement de 7 (13,2 %) et 5 (16,1 %), laissant une marge de progrès. Ces pathologies fournissent donc un excellent modèle pour une collaboration renouvelée entre sciences technologiques et sciences médicales.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.SUMMARY |
Until quite recently, aneurismal or dissecting lesions of the aortic arch were untreatable, leaving patients exposed to a risk of fatal rupture. Indeed, aortic arch surgery concentrates most of the difficulties encountered during arterial repair. Access to the lesion takes one or more invasive thoracic incisions during open repair, or complex and embologenic navigation during endovascular repair. The proximity of the heart means that the affected segment can only be isolated by means of cardiac or circulatory arrest, or bypass, while flow interruption through the supra-aortic trunks carries a risk of cerebral ischemia within a matter of minutes. In addition, the geometry and dynamics of the aortic arch subject synthetic devices to major stresses both during and after repair. Various technologies have been harnessed in an attempt to increase the proportion of patients amenable to therapy, such as hemodynamic protection by cardiopulmonary or extra-anatomic bypass, tissue preservation technologies, and endovascular approaches. Progress remains slow, however, owing to the lack of a suitable medico-economic model for this relatively infrequent disorder. These lesions therefore represent an excellent model for developing new collaborative approaches between medical and technological research.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Syndrome de la crosse aortique, Anévrysme, Dissection, Procédures de chirugie cardiaque, Procédures endovasculaires, Technologie
Key-words (Index medicus) : Aortic arch syndromes, Aneurysm, Dissection, Cardiac surgical procedures, Endovascular procedures, Technology
Les auteurs déclarent ne pas avoir de lien d’intérêt en relation avec le contenu de cet article Tirés à part : Professeur Fabien Koskas, même adresse |
Vol 196 - N° 3
P. 663-684 - mars 2012 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.