Responsabilité de la pression artérielle nocturne dans l’apparition d’une néphropathie chez les diabétiques - 26/03/08
Cette étude se propose d’évaluer la responsabilité de la PA nocturne dans la survenue d’une néphropathie chez les diabétiques.
Patients et méthodes : Ce travail repose sur l’étude de 98 patients d’âge moyen 54 ± 15 ans, suivis pour un diabète connu depuis 15 ± 10 ans. Une évaluation de la maladie diabétique et une MAPA sont effectuées à cinq ans d’intervalle (A0 et A5). Lors de l’évaluation initiale (A0) tous ces patients avaient une excrétion urinaire d’albumine (EUA) inférieure à 30 mg/24h. Ils sont répartis en deux groupes selon qu’ils présentent (N+) ou non (N-) une néphropathie (EUA > 30 mg/24 h) à A5. Les caractéristiques cliniques, biologiques et les MAPA enregistrées à A0 sont comparées entre ces deux groupes.
Résultats : A A5, 18 patients sont (N+) et 78 (N-). La comparaison des données enregistrées à A0 montre que par rapport aux patients (N-), les sujets (N+) étaient plus âgés (62,9 ± 9,5 vs 52,6 ± 15,7 ans, p ≪ 0,01) et que leur IMC était plus élevé (28 ± 5 vs 25 ± 4 kg/m2, p ≪ 0,03). L’équilibre et l’ancienneté du diabète ne différaient pas de façon significative entre les deux groupes. A A0, l’EUA des (N+) était supérieure à celle des (N-) : 13 ± 7 vs 8 ± 6 mg/24h, p ≪ 0,01). Si les PAS et PAD diurnes à A0 ne différaient pas de façon significative entre les deux groupes, les patients (N+) avaient des PA nocturnes plus élevées (PAS : 122 ± 19 vs 113 ± 13 mmHg, p ≪ 0,05 et PAD : 70 ± 6 vs 65 ± 10 mmHg, p ≪ 0,03). L’EUA à A5 est corrélée aux PA nocturnes de A0 (PAS : r = 0,381, p = 0,001 et PAD : r = 0,294, p = 0,004). La PAS nocturne à A0 explique 12,3 % de la variance de l’EUA à A5. La progression de l’EUA entre A0 et A5 est corrélée à la PAS nocturne à A0 (r = 0,335, p = 0,0008) et elle explique 11,7 % de la variance de cette progression. Enfin, il existe une corrélation négative entre l’EUA notée à A5 et la différence entre les pressions artérielles diurnes et nocturnes enregistrées lors de cette même évaluation (r = - 0,230, p = 0,024 avec delta PAS et r = - 0,243, p = 0,017 avec delta PAD).
Conclusion : Ces résultats soulignent la responsabilité de la PA nocturne, et plus particulièrement de la PAS, dans l’apparition d’une néphropathie chez le diabétique.
Responsibility of night-time blood pressure in the onset of nephropathy in diabetic patients |
The aim of this study was to assess the responsibility of night-time blood pressure in the onset of nephropathy in diabetic patients.
Patients and methods: This study included 98 diabetic patients (mean age: 54 ± 15 years, diabetes duration: 15 ± 10 years). An evaluation of diabetes and a 24-h ambulatory blood pressure were performed at the initial evaluation (Y0) and about five years later (Y5). At Y0, all patients had normal urinary albumin excretion (UAE) (≪ 30 mg/24h). They were separated into two groups according to urinary albumin excretion at Y5: group (N +): UAE > 30 mg/24h and group (N-): UAE ≪ 30 mg/24h. Twenty four hours ambulatory blood pressure, clinical and biological parameters recorded at Y0 were compared in both.
Results: At Y5, there was 18 patients in group (N +) and 78 in group (N-). Patients of group (N +) were older than those of group (N-): 62.9 ± 9.5 vs. 52.6 ± 15.7 years, p ≪ 0.01, and their BMI was higher (28 ± 5 vs. 25 ± 4 kg/m2, p ≪ 0.03). Diabetes duration and Hb A1c levels did not differ from significant manner in both. At Y0, UAE was significantly higher in group (N +) than in group (N-): 13 ± 7 vs. 8 ± 6 mg/24h, p ≪ 0.01. At the initial evaluation, daytime systolic and diastolic blood pressures did not differ from significant manner in both. Systolic and diastolic BP night-time were higher in diabetic patients who developed microalbuminuria (SBP: 122 ± 19 vs. 113 ± 13 mmHg, p ≪ 0.05 and DBP: 70 ± 6 vs. 65 ± 10 mmHg, p ≪ 0.03). UAE collected at Y5 was correlated to night-time BP recorded at Y0 (SBP: r = 0.381, p = 0.001 and PAD: r = 0.294, p = 0.004) and night-time systolic BP explained 12.3% of the UAE variance. Progression of UAE between the two evaluations was found to be correlated to the night-time systolic BP recorded at Y0 (r = 0.335, p = 0.0008) and night-time systolic BP explained 11.7% of the progression variance. There was a negative correlation between UAE at A5 and the difference between daytime and night-time BP recorded during the same evaluation (r = - 0.230, p = 0.024 with SBP and r = - 0.243, p = 0.017 with DBP).
Conclusion: The results underlign the resposability of night-time blood pressure, and more especially of nighttime systolic blood pressure, for the onset of nephropathy in diabetic patients.
Mots clés :
Diabète
,
pression artérielle nycthémérale
,
excrétion urinaire d’albumine
Plan
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 100 - N° 8
P. 668-672 - août 2007 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.