Les recommandations de la Haute Autorité de Santé sur la prise en charge de l’HTA à l’épreuve des faits - 26/03/08
L. Bordier [1],
F. Baigts [2],
H. Mayaudon [1],
O. Dupuy [1],
J.-P. Le Berre [1],
C. Garcia [1],
B. Bauduceau, pour le groupe EPIMIL. [1]
Voir les affiliationsLes nouvelles recommandations de la HAS relatives à la prise en charge de l’HTA méritent d’être confrontées aux pratiques cliniques dans une large population.
Matériel et méthodes : EPIMIL est une étude épidémiologique prospective destinée à apprécier la prévalence du syndrome métabolique et des facteurs de risque dans une population de 2045 militaires de sexe masculin de la région parisienne. Les différentes recommandations émanant de la HAS ont été appliquées à ces sujets et ce travail se propose de faire la part entre les objectifs et la réalité du terrain.
Résultats : Parmi ces 2 045 sujets d’âge moyen 38,6 ± 8,8 ans, 78 (4 %) sont connus et traités pour une HTA. Bien que la moitié d’entre eux présente plus de deux facteurs de risque associés, les moyennes de la PAS et de la PAD restent élevées. Les objectifs de PA fixés à 140/90 mmHg ne sont obtenus que chez 33 malades (42 %). Chez les 1967 sujets considérés comme normotendus, la PA qui est considérée comme optimale (120/80 mm/Hg) n’est retrouvée que chez 695 sujets (35,3 %) et 428 (21,7 %) sont des hypertendus méconnus ou négligés en dépit de l’existence d’importants facteurs de risques associés. Ainsi, la stratification des niveaux de risque cardio-vasculaire, recommandée par la HAS, montre que 6 % de ces sujets considérés comme normotendus ont un risque faible, 12 % un risque moyen et 3,5 % un risque élevé.
Commentaires : Dans une population sélectionnée et en principe surveillée, les recommandations émanant de la HAS sont mal suivies, aussi bien pour le dépistage que pour le traitement de la HTA. Une sensibilisation des personnels soignants mais aussi des intéressés est donc nécessaire pour traduire ces recommandations dans la réalité.
Recommendations of the French national authority for health for management of high blood pressure in real practise. |
The new recommendations of the French national authority for health (or Haute Autorité de Santé : HAS) concerning management of high blood pressure (HBP) deserve to be compared with real clinical practices in a large population.
Materiel and methods: EPIMIL is a prospective epidemiological study designed to assess the prevalence of the metabolic syndrome and the risk factors in a 2045 French male military personnel coming from Paris area. The different recommendations of the HAS have been applied to these subjects, and the aim of this work is to compare these theoretical objectives to what is done in real practice.
Results: Among these 2045 subjects aged of mean 38,6 ± 8,8 years, 78 (4%) are known and treated for HPB. Although half of them present more than two associated risk factors, the means of systolic blood pressure and diastolic blood pressure stay at high levels. The blood pressure (BP) targets established at 140/90 mmHg are only reached by 33 patients (42%). Among the 1967 subjects considered to have normal BP, the BP considered as optimal (120/80 mmHg) is only found in 695 subjects (35.3%) and 428 (21.7%) do present ignored or neglected HBP, in spite of the presence of important associated risk factors. Then, the cardiovascular risk stratification into levels, as recommended by the HAS, shows that for these subjects considered to have normal BP, risk is finally low for 6%, moderate for 12%, and high for 3.5%.
Comments: In a selected and in theory regularly followed population, the recommendations of the HAS are insufficiently applied, as well for detection or treatment of HBP. Then, information of both medical personnel and also the interested parties should be necessary, in order to see these recommendations applied in real practice.
Mots clés :
HTA
,
recommandations
,
étude épidémiologique
Plan
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 100 - N° 8
P. 605-608 - août 2007 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.