Dyslexie et troubles apparentés: une nouvelle thématique de santé publique, entre neuroscience et pédagogie - 28/06/19
RÉSUMÉ |
Les troubles spécifiques d’apprentissage, et au premier chef la dyslexie de développement qui en est la forme la plus fréquente et la mieux étudiée, concernent environ 6 à 8% de la population d’enfants d’âge scolaire, et 4% des adultes. Chez l’enfant, ils constituent en France le motif principal de demande de compensation du handicap. Cet article se donne pour but de présenter les principales avancées réalisées durant les dernières années dans le domaine. En premier lieu, la publication récente du DSM-5 a significativement modifié la nosographie des troubles en suggérant d’utiliser un terme générique, « troubles spécifiques d’apprentissage », pour se référer à tous les troubles de la lecture, du calcul ou de l’écriture, entérinant ainsi l’évidence clinique de leur fréquente association et suggérant des mécanismes communs. De même, la recherche neuroscientifique, longtemps restreinte à la seule étude des troubles de la lecture, considérés comme reflétant une installation déficiente, d’origine en grande partie génétique, des processus phonologiques sous-jacents, s’oriente actuellement vers des mécanismes plus généraux, comme un défaut de connectivité et d’intégration multimodalitaire, expliquant mieux la variabilité des symptômes et de leurs associations, mais aussi l’effet de facteurs d’ordre culturel et environnemental à côté des facteurs génétiques. Ces nouvelles données, cependant, restent très incomplètes et un approfondissement de la recherche prenant appui sur les méthodes de neuroimagerie devrait permettre, dans les années à venir, de proposer des protocoles standardisés et scientifiquement validés tant en matière de dépistage, de prévention que rééducation et de compensation.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.SUMMARY |
Specific learning disabilities, and above all developmental dyslexia, the most common and best studied form, concerns approximately 6–8% of the population of children of school-age, and 4% of adults. The goal of this article is to present the main developments made in recent years in the field. First, the recent publication of the DSM-5 has significantly changed the nosography of these disorders, suggesting to use the generic term “ specific learning disabilities “ to refer to all reading, calculating or writing disorders, thus confirming the clinical evidence of their frequent association and suggesting common mechanisms. Similarly, neuroscientific research, for a long time limited to the sole study of reading disorders, considered to reflect poor installation, largely genetic in origin, of underlying phonological processes, is currently moving towards more general mechanisms such as a lack of connectivity and multimodality integration, better explaining not only the variability of symptoms and their associations, but also the effect of cultural and environmental factors in addition to genetic factors. These new data, however, remain very incomplete and further research building on neuroimaging methods should, in the future, provide standardized and scientifically validated protocols both in terms of screening, prevention and rehabilitation as well of compensation.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Dyslexie, Apprentissage, Cerveau, IRM
Key-words : Dyslexia, Learning, Brain, MRI
Plan
Séance dédiée: « Les troubles spécifiques des apprentissages chez l’enfant » Tirés-à-part: Professeur Michel HABIB, Résodys, 3 square Stalingrad, 13001 Marseille. L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêt en relation avec le contenu de cet article. |
Vol 199 - N° 6
P. 853-868 - juin 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.