Le droit à la santé entravé par les stratégies de coopération internationale. Le cas de l’Afrique subsaharienne - 20/06/19
The right to health hampered by international co-operative strategies. The case for sub-Saharan Africa
RÉSUMÉ |
Depuis l’élaboration par la communauté internationale des concepts de Développement et de Droits de l’Homme au lendemain de la seconde guerre mondiale, les acteurs, les stratégies, les expertises, les institutions et les politiques sanitaires relevant de ces deux champs de la coopération sanitaire, évoluent en parallèle plutôt que d’être intégrés. Deux cultures se sont établies au fil du temps : celle des acteurs du développement et celle des acteurs des droits de l’homme. Il s’en suit l’élaboration par les organisations internationales en charge du développement, de stratégies sanitaires censées améliorer l’accès aux soins des populations pauvres, qui se révèlent en pratique une menace pour le droit à la santé : l’Initiative de Bamako institue un mécanisme de tarification des services de soins dans un environnement où l’assurance maladie et la protection sociale n’existent pas. Le tournant qui se situe en 2015 prévoit que le « développement durable » devienne la toile de fond de lac coopération au développement. Le Haut Commissariat pour les Droits de l’Homme de l’ONU saisit cette occasion pour multiplier les initiatives, déclarations, conférences et rapports en vue de faire converger et intégrer la problématique des Droits de l’Homme à celle du Développement durable. Cela paraît d’autant plus opportun que l’adoption d’un programme universel s’appliquant à l’ensemble des pays de la planète après 2015, s’accompagne de risques de voir des priorités globales communes (environnementales par exemple) bénéficier en priorité de financements publics et privés par ailleurs réduits dans un contexte de crise économique et financière mondiale.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.SUMMARY |
Since their very begining in the aftermath of World War II, development actors, strategies, expertise, institutions and policies of development, and those related to the promotion and respect of human rights, evolved side by side: two different cultures have been established along the way: that of development actors and that of human rights. This is possibly why international development institutions have been able to promote health strategies that violate the right to health and access to services, such as the Bamako Initiative-related user fees in a health-insurance and social protection lacking environment. The post 2015 turning point, by which one observes, for the first time in the history, the paradigm shift between Development and sustainable development, emphasizes a notable step whereby the Office of the High Commissioner for Human Rights publishes statements, publications and conferences reports calling for the integration of Human Rights and development strategies in the upcoming agenda. It seems relevant as the uniformisation of a post-2015 agenda for development applying to all countries, goes along with risks that global common issues (such as environment) benefit first from public and private financing in a reduced-resources context due to an economic and financial crisis.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Santé mondiale, Droits de l’homme, Afrique subsaharienne, Coopération internationale, Développement économique, Équité en santé
Key words : Global Health, Human Rights, Africa South of the Sahara, International Cooperation, Economic Development, Health Equity
Plan
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêt en relation avec le contenu de cet article. Tirés à part : Profess1ur Dominique Kerouedan ; |
Vol 200 - N° 4-5
P. 919-932 - avril 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.