Hernie diaphragmatique congénitale: mesure du volume pulmonaire fœtal par résonance magnétique nucléaire et morbidité respiratoire pendant les deux premières années de vie - 12/06/19
Résumé |
Contexte |
La hernie diaphragmatique congénitale est une malformation embryologique entraînant une hypoplasie pulmonaire. Les conséquences respiratoires de cette hypoplasie sont hétérogènes. Connaître des facteurs pronostiques afin d’identifier les patients à risque d’évolution défavorable est indispensable.
Objectif principal |
Étudier la relation entre le rapport volume pulmonaire fœtal mesuré à l’IRM anténatal par rapport au volume attendu pour l’âge gestationnel (VP o/a) et la morbidité respiratoire pendant les deux premières années de vie, dans une cohorte d’enfants porteurs d’une hernie diaphragmatique congénitale, nés entre 2009 et 2015 au CHRU de Lille.
Méthode |
Étude rétrospective d’une cohorte de 52 enfants avec un diagnostic anténatal de hernie diaphragmatique, vivants à l’âge de 2 ans et pour lesquels une IRM fœtale avait été réalisée. Le rapport volume pulmonaire observé sur attendu (VP o/a) était calculé selon la formule de Rypens en fonction de l’âge gestationnel, exprimé en valeur médiane. La morbidité respiratoire a été étudiée par trois critères de jugement: 1-durée totale d’oxygénothérapie lors de l’hospitalisation initiale en période néonatale (analysée comme une variable qualitative à deux classes, selon la durée médiane), 2-avoir été hospitalisé au moins une fois pour un motif respiratoire (hospitalisation non programmée, oui ou non), 3-la prise d’un traitement de fond par corticoïdes inhalés pendant plus de 3 mois consécutifs (oui ou non). Une valeur seuil de VP o/a a été déterminée afin de cibler la population à risque. Les comorbidités nutritionnelles et digestives ont également été étudiées.
Résultats |
La valeur médiane du VP o/a était de 38 % [32–48]. La durée médiane d’oxygénothérapie en période néonatale était de 16,5jours [5,5–59,5]. La valeur du VP o/a était plus faible chez les enfants ayant eu une durée d’oxygénothérapie en période néonatale supérieure à 16,5jours (33 % [29–38]) versus 45 % [39–58]; p=0,001. Dix-sept enfants (32,7 %) ont été hospitalisés au moins une fois, au cours de leurs deux premières années de vie pour un motif respiratoire. Chez ces enfants, la valeur du VP o/a était plus faible par rapport à ceux qui n’avaient pas été hospitalisés (34 % [31–42]) versus 41 % [33–52]; p=0,031. Dix-sept patients (32,7 %), ont été traités plus de 3 mois par des corticoïdes inhalés; on observe dans ce sous-groupe une tendance à une valeur de VP o/a plus faible versus ceux qui n’ont pas été traités, avec une différence non significative (34 % [29–41] versus 42 % [33–49]; p=0,077). Les patients qui avaient une GPE, avaient une valeur de VP o/a plus faible que ceux qui n’avaient pas eu de GPE (33 % [29–38] vs 43 % [33–51]; p<0,05). Presque 86% des enfants qui réunissaient les 3 critères de morbidité respiratoire (avec durée d’oxygénothérapie supérieure à la médiane) avaient un VP o/a inférieur à 46,9 %.
Conclusion |
Nous avons montré que la mesure du volume pulmonaire fœtal apporte une aide précieuse dans l’identification des enfants à risque respiratoire. Les dimensions nutritionnelles et digestives ont également toute leur importance permettant une prise en charge globale des enfants porteurs de cette malformation.
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Vol 2 - N° 2
P. 184 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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