Syndrome des jambes sans repos pharmaco-résistant - 28/05/19
Pharmacoresistant restless legs syndrome
Résumé |
Les agonistes dopaminergiques, les ligands α2δ et les opioïdes constituent, en monothérapie, les traitements de première intention dans la prise en charge du syndrome des jambes sans repos (SJSR). Toutefois, l’évolution du SJSR peut être accompagnée d’exacerbations malgré le traitement : recrudescence des symptômes, augmentation de leur intensité, transformation douloureuse, extension à d’autres partie du corps, sans que cela ne réponde aux critères du syndrome d’augmentation. Cette installation d’un SJSR « pharmaco-résistant » peut être à l’origine de douleurs, d’insomnie sévère et de troubles psychiatriques altérant considérablement la qualité de vie des patients. L’absence de recommandations françaises, tenant compte des spécificités de la population et des choix thérapeutiques disponibles en France, laisse le praticien démuni face à des patients en souffrance physique et morale. Notre groupe, composé d’experts neurologues et somnologues, propose une stratégie diagnostique, à la recherche de causes organiques, psychiatriques ou iatrogènes de pharmaco-résistance, et formule des recommandations pour aider le praticien à mieux prendre en charge ces patients, en proposant des traitements adaptés à chaque cas. Notre groupe de travail recommande après une confirmation du diagnostic de SJSR pharmaco-résistant, la réalisation d’un bilan obligatoire comprenant : une vidéo-polysomnographie, un bilan biologique incluant le statut martial, la formule de numération standard et le taux de protéine réactive C. Le choix thérapeutique se fera en fonction des comorbidités : agoniste dopaminergique en cas de dépression ou de mouvements périodiques des jambes associés, ou ligand α2δ en cas d’insomnie, de plainte douloureuse ou de trouble anxieux généralisées, en association aux opioïdes faibles si nécessaire. Les opioïdes forts sont réservés au SJSR plurirésistant.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Dopaminergic agonists, α2δ ligands and opioids are, as single-drug therapy, the first line treatment for restless legs syndrome (RLS/Willis-Ekbom disease). However, despite treatment efficacy, exacerbations of RLS may occur with overall wersning in symptoms severity, development of pain and symptoms spreading to other parts of the body, without meeting augmentation syndrome criteria. This develepment of “drug-resistant” RLS can cause pain, severe insomnia and psychiatric disorders that affect considerably patients’ quality of life. The lack of French recommendations for this form of RLS leave physicians with few options to help patients in physical and emotional distress. Our group of neurological experts and sleep specialists proposes a diagnostic and therapeutic strategy to provide better care and appropriate treatment through searching for the organic, psychiatric or iatrogenic causes of drug resistance. Once a drug-resistant RLS diagnosis has been confirmed, we recommend an obligatory work-up including: a video-polysomnogram, a biological evaluation including iron status, standard numeration and C-reactive protein level. Treatment will be comorbidity-dependent: dopaminergic agonist would be recommended in the case of depression or associated periodic leg movements, α2δ ligand in the case of insomnia, complaint of pain, or general anxiety, in association with low-dose opioids if necessary. Strong opioids should be preferred for multiresistant RLS.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Syndrome des jambes sans repos, Maladie de Willis-Ekbom, Pharmaco-résistance, Réfractaire, Opioïdes
Keywords : Restless legs syndrome, Willis-Ekbom syndrome, Drug resistance, Refractory, Opioids
Plan
☆ | Ce consensus a déjà fait l’objet d’une publication en anglais dans Revue Neurologie. Pour référencer ce texte, merci de citer l’article princeps : Chenini S., Arnulf I., Charley Monaca C., Ghorayeb I. French consensus: pharmacoresistant restless legs syndrome. Rev Neurol, 2018;174: 522-531. [http://doi.org/10.2016/j.neurol.2018.06.003]. |
Vol 16 - N° 2
P. 114-125 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.