La numération plaquettaire dans les valeurs normales à l’admission en hospitalisation pour pneumopathie est un biomarqueur prédictif de mortalité - 17/05/19
, C.F. Christiansen 2, B. Darvalics 2, I.T. Andersen 2, H.T. Sorensen 3, M. Norgaard 2Résumé |
Introduction |
Outre leur rôle hémostatique, les plaquettes sont des effecteurs du système immunitaire et jouent un rôle anti-infectieux. Outre la régulation du système immunitaire, elles ont des interactions directes avec les pathogènes, notamment le pneumocoque qui les active. Chez les patients hospitalisés pour pneumopathie, plusieurs études ont montré qu’une thrombopénie (<150 Giga/L) et qu’une thrombocytose (>400 Giga/L) à l’admission sont des biomarqueurs majeurs de mortalité. À cause de la régulation fine de la numération plaquettaire, nous avons émis l’hypothèse qu’une légère élévation de la numération plaquettaire par rapport à la moyenne (250 Giga/L), toujours dans les valeurs normales, est un biomarqueur de mortalité. À l’inverse, nous avons supposé qu’une légère diminution de la numération plaquettaire, toujours dans les valeurs normales, serait un reflet d’une consommation due à une réponse anti-infectieuse appropriée et serait un marqueur de bon pronostic. L’objectif de cette étude était d’évaluer ces hypothèses.
Patients et méthodes |
La population d’étude était l’ensemble des patients adultes (>15 ans) ayant eu une première hospitalisation pour pneumopathie entre 2006 et 2012 dans les régions du Nord et du Centre de Danemark. Les patients étaient identifiés par des codes diagnostiques validés (J12–J18 de la classification internationale de maladies, version 10). Nous avons inclus les patients avec une numération plaquettaire réalisée à l’heure de l’admission±24heures et avec un résultat considéré comme normal (150–400 Giga/L). Le lien avec la mortalité à 30jours a été analysé avec des modèles de Cox ajustés sur l’âge, le sexe, le score de comorbidité de Charlson, l’hémoglobine, les leucocytes, la créatininémie à l’admission. Le lien entre la numération plaquettaire et la mortalité a été modélisé en utilisant une cubic spline regression (référence : 250 Giga/L, 5 nœuds). Une analyse de sensibilité a été conduite chez les patients non graves (non hospitalisés en soins intensifs/réanimation dans les 48heures suivant l’admission).
Résultats |
Parmi les 14 158 patients de l’étude, la mortalité à 30jours était de 12,5 %. En comparaison avec la numération plaquettaire moyenne (250 Giga/L), les numérations plaquettaires comprises entre 175 et 250 Giga/L était prédictives d’une mortalité moindre (taille de l’effet : jusqu’à−10 %), alors que les numérations plaquettaires comprises entre 350 et 400 Giga/L étaient associées à une mortalité accrue (taille de l’effet : jusqu’à+20 %). Une relation similaire était observée chez les patients non graves.
Conclusion |
La numération plaquettaire à l’admission pour pneumopathie est un biomarqueur de mortalité, y compris lorsque la valeur de la numération est comprise dans les valeurs normales. Une numération plaquettaire comprise entre 175 et 250 Giga/L reflète probablement une réponse appropriée contre l’agent pathogène.
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Vol 40 - N° S1
P. A90 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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