Sévérité des patients drépanocytaires à travers la prise en charge hospitalière en France : résultats rapportés du Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) - 12/05/19
Résumé |
Contexte |
La drépanocytose est la maladie génétique la plus répandue dans le monde. Si sa physiopathologie et sa prise en charge sont aujourd’hui bien connues, ses données épidémiologiques restent peu documentées. Leur prise en charge (PEC) hospitalière comprend de nombreux passages par les Services d’accueil des urgences (SAU) et des hospitalisations complètes (HC) ou de jour (HDJ)
Objectif |
L’étude visait à décrire la PEC hospitalière en vie réelle des patients drépanocytaires dans les bases PMSI françaises de 2009 à 2016.
Méthode |
La cohorte de patients identifiés en diagnostic principal (DP) ou associé (DAS) de drépanocytose (codes CIM10) a été incluse en 2009 et suivie jusqu’en 2016. La sévérité a été définie par le comité scientifique : individus présentant en moins de 12 mois au moins l’un des trois critères : 10 journées de HC et/ou 3 HC et/ou 8 séjours de transfusion HC ou HDJ).
Résultat |
La cohorte identifiée en 2009 comptait 8695 patients (Fig. 1), dont 581 nourrissons (<2 ans). Ils étaient hospitalisés à 54 % en Île-de France, 18 % dans les DOM/TOM et 28 % dans le reste de la France ; 60 % ont été sévères sur un des trois critères au moins une fois au cours du suivi (Tableau 1). Plus de 80 % ont été réhospitalisés au moins une fois durant le suivi (Tableau 2), dont 60 % en moins de 365jours. Par classes d’âges, il y avait 51 % de majeurs et 49 % de mineurs. Les mineurs étaient plus réhospitalisés : 90 % versus 72 % (p=0,0001). Les nourrissons (<2 ans) étaient moins réhospitalisés que les enfants de 2 à 10 ans (80 % versus plus de 90 %). Cette constatation est cohérente avec l’aggravation progressive après 18 mois. Après 365jours, on constate en moyenne 5 hospitalisations par patient. Ce résultat monte à 21 à la fin du suivi ; 50 % des séjours étaient en HC. Près de 30 % des séjours sont passés aux SAU avant l’hospitalisation ; 43 % des séjours correspondaient à une drépanocytose avec crise.
Conclusions |
Les patients drépanocytaires sont jeunes et sévères. Les réhospitalisations sont fréquentes. Le passage par les urgences avant l’hospitalisation ainsi que la fréquence des crises témoignent du contrôle difficile de la maladie. Cette étude démontre que les bases PMSI permettent de compléter utilement les données épidémiologiques (Fig. 1) (Tableau 1, Tableau 2, Tableau 3).
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Vol 67 - N° S4
P. S191-S192 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.