Caractéristiques et pronostic des infections sur matériel de dérivation du liquide cérébrospinal - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
La société américaine d’infectiologie (IDSA) a publié des recommandations en 2017 pour la prise en charge des méningites et des ventriculites associés aux soins. Cependant ces recommandations reposent sur peu de publication avec des recommandations de faible niveau de preuve. Ainsi, nous avons réalisé une étude rétrospective afin d’évaluer les caractéristiques et le pronostic des infections de matériel de dérivation du liquide cérébrospinal LCS.
Matériels et méthodes |
Nous avons inclus rétrospectivement tout patient hospitalisé pour la prise en charge d’une infection sur matériel de dérivation entre janvier 2013 et octobre 2018 dans un centre hospitalier universitaire. L’infection sur matériel de dérivation est définie comme une culture de LCS positive associée à des symptômes évoquant une ventriculite ou une méningite, une pléïocytose du LCS (>5/mm3) et/ou une hypoglycorachie (glycémie/glycorachie<0,4).
Résultats |
Quarante-deux épisodes d’infection de matériel de dérivation du LCS ont été identifiés (dérivation ventriculo-externe, n=30 ; dérivation ventriculo-péritonéale, n=9 ; dérivation ventriculo-atrial, n=2 ; dérivation lombo-péritonéale, n=1). L’âge moyen était de 52,2 ans [1–78 ans] et 21 patients (50 %) étaient des hommes. Le délai médian de survenue de l’infection était de 119jours [3–2374jours], trente épisodes (71 %) ont eu lieu moins de 1 mois après la pose de la dérivation. Une fièvre 38°C était présente dans 30 épisodes (88 %), une raideur méningée dans 7 épisodes (20 %) et des signes locaux d’infection neuro méningée dans 16 épisodes (46 %). Dans le LCS, une pléïocytose était présente dans 43/44 cas avec un taux moyen de leucocytes de 680 leucocytes/mm3 [8–6100/mm3]. Une hypoglycorachie était présente dans 12 (29 %). Les staphylocoques à coagulase négative (15/42, 36 %) étaient les bactéries le plus fréquemment isolées lors de la culture du LCS, puis les bacilles Gram négatif (9/42, 21 %) et les Staphylococcus aureus (5/42, 12 %). Une PL de contrôle était réalisée dans 34 épisodes (81 %), en moyenne 3,9jours [1–21] après la PL initiale. Un changement de matériel de dérivation durant l’antibiothérapie a été effectuée dans 36 cas (85 %). La mortalité toute cause était de 27 % (12/42). Les patients décédés présentaient plus fréquemment au diagnostic, une altération du score de Glasgow (p<0,01), une glycorachie plus basse (p=0,02) et, à la PL de contrôle, une culture du LCS toujours positive (p<0,03) avec une absence d’amélioration de la pléïocytose (p<0,01). Un avis par un infectiologue était donné moins fréquemment chez les patients décédés (p<0,01). La fréquence du changement de matériel de dérivation était plus faible chez les patients décédés mais cette différence n’était pas significative (p=0,06).
Conclusion |
Les infections sur matériel de dérivation du LCS sont responsables d’une mortalité importante. Notre étude révèle que le suivi des paramètres cyto-biochimiques et bactériologiques du LCS sont importants pour évaluer le pronostic des patients. Un avis systématique auprès des infectiologues devrait être discuté pour le management de ces infections compliquées.
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Vol 49 - N° 4S
P. S99 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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