Traitement par azithromycine dans l’infection rectale asymptomatique à Chlamydia trachomatis - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
L’infection à Chlamydia trachomatis (CT) est l’infection sexuellement transmissible (IST) bactérienne la plus fréquente. Le traitement du portage rectal asymptomatique de CT diffère selon les recommandations : celles européennes et de l’OMS suggèrent en première intention la doxycycline 100mg×2 par jour pendant sept jours alors que celles américaines du CDC proposent indifféremment l’usage de cette dernière ou de l’azithromycine (AZM) 1g en dose unique (DU) sur l’argument qu’il est préférable de traiter par AZM DU les patients chez qui l’observance à un traitement prolongé est incertaine. C’est dans ce contexte que nous avons décidé de mesurer l’efficacité du traitement du portage rectal asymptomatique de CT par AZM en DU.
Matériels et méthodes |
Etude de cohorte rétrospective menée au sein de notre CeGIDD. Les données ont été recueillies entre le 1er janvier 2016 et le 31 décembre 2017. Un questionnaire standardisé reprenant notamment les antécédents d’IST et les conduites sexuelles à risque était proposé à chaque consultation dans le centre. Chez les patients à risque, le dépistage des IST bactériennes au niveau rectale était réalisé après accord du patient par une PCR. Les patients atteints d’une infection rectale asymptomatique à CT étaient traités par AZM 1g per os en DU. Ils étaient ensuite reconvoqués à 6 semaines pour un contrôle post-traitement.
Résultats |
Au total, 32 patients ont été inclus, parmi lesquels 20 hommes (63 % ; âge moyen : 46 ans [17–60 ans]). Treize patients (41 %) avaient une PCR positive sur au moins un autre prélèvement parmi l‘écouvillon pharyngé, urinaire ou génital. Vingt-deux patients (69 %) avaient une autre IST concomitante. Les co-infections à Mycoplasma genitalium étaient exclues devant le schéma thérapeutique de 5j. Seuls 13 patients (41 %) sont revenus pour le contrôle à 6 semaines. Parmi eux, deux patients présentaient une nouvelle PCR positive sur l’écouvillon rectal. L’analyse des facteurs de risque a permis de conclure que ces deux cas correspondaient à des recontaminations et non des échecs de traitement. La première était une femme de 17 ans infectée également par le gonocoque et la syphilis et consultant très fréquemment pour des motifs psychiatriques ou sociaux. Le deuxième était un homosexuel masculin de 26 ans séropositif pour le VIH et ayant déjà consulté pour d’autres IST. Une résistance à l’AZM a été recherchée pour ces deux patients : l’une était négative et l’autre n’a pu être faite par manque de prélèvement.
Conclusion |
L’AZM 1g en DU semble adapté pour le traitement du portage rectal asymptomatique de CT malgré la mauvaise diffusion décrite de ce traitement sur ce site.
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Vol 49 - N° 4S
P. S93 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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