Cotrimoxazole et infections ostéo-articulaires - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
Les infections ostéo-articulaires (IOA) peuvent s’avérer complexes et nécessites souvent une antibiothérapie de longue durée. Récemment, il a été montré une non infériorité du traitement par voie orale par rapport à la voie injectable. De plus, le cotrimoxazole (trimethoprim-sulfamethoxazole) a montré une efficacité dans la prise en charge des infections staphylococciques sur matériel d’ostéosynthèse et prothèses articulaires. Compte tenu des caractéristiques microbiologiques des IOA, nous avons étudié l’efficacité du cotrimoxazole par voie orale dans le traitement de ces infections sur un spectre plus large de micro-organismes.
Matériels et méthodes |
L’étude monocentrique rétrospective a été réalisée dans un centre de référence des infections ostéo-articulaires. Tous les patients inclus ont eu un traitement par cotrimoxazole à forte dose (sulfamethoxazole 2400–4800mg/jour/trimethoprim 480–960mg/jour) par voie orale en monothérapie ou associée à un autre agent anti-infectieux pour toute IOA documentée avec ou sans matériel des membres ou du rachis. Nous avons évalué l’efficacité définie par l’absence de rechute à un an d’arrêt de l’antibiothérapie. La tolérance et les effets secondaires imputables au traitement ont également été évalués.
Résultats |
Au total, 133 patients ont reçu un traitement par cotrimoxazole sur une période de 3 ans. Parmi eux 30,1 % (40 patients sur 133) ont présenté un effet indésirable au traitement ayant nécessité un arrêt précoce ou tardif. Le nombre de perdus de vue avant la fin des un an de suivi était de 30,8 % (41 patients sur 133). L’efficacité globale du traitement qui était associée dans 92,3 % des cas à au moins un autre agent anti-infectieux était de 63,5 % avec 33 patients guéris sur 52 à un an de l’arrêt des antibiotiques. La proportion de guérison pour les prothèses de hanche était de 66,6 % (4 sur 6 patients), de 100 % (1 patient) pour les prothèses de genou, de 57,9 % (11 sur 19 patients) pour les matériels d’ostéosynthèse des membres, de 66,6 % (4 sur 6 patients) pour les ostéites, de 100 % (2 patients) pour les arthrites, de 53,8 % (7 sur 13 patients) pour les arthrodèses rachidiennes et de 80 % (4 sur 5 patients) pour les spondylodiscites. Treize des vingt-quatre patients (54,2 %) qui n’ont pas bénéficié d’un retrait de matériel ont été guéris. Le taux d’infection polymicrobienne était de 59,6 % (31/52). Sur 103 microorganismes isolés sur les prélèvements des 52 patients, on retrouve 20,4 % (21) de Staphylococcus aureus, 14,6 % (15) de staphylocoques à coagulase négative, 39,8 % (41) d’entérobactéries, 1,9 % (2) de bacilles non fermentants, 5,8 % (6) d‘entérocoques, 7,8 % (8) d’anaérobies et 9,7 % autres.
Conclusion |
Le cotrimoxazole administré à forte dose par voie orale en ambulatoire semble une alternative intéressante pour le traitement des IOA particulièrement dans les infections polymicrobiennes et/ou à entérobactéries. Son administration se complique fréquemment d’effets secondaires qui doivent conduire à une utilisation prudente et une surveillance attentive.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 49 - N° 4S
P. S85 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?