Infections de prothèses articulaires à Candida spp. : étude descriptive de 10 cas - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
Les champignons représentent une cause rare d’infection de prothèse articulaire (IPA) mais les quelques séries de cas rapportées dans la littérature suggèrent un risque élevé d’échec de la prise en charge. L’objectif de cette étude était de décrire les caractéristiques des IPA dues aux levures du genre Candida.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique portant sur les IPA à Candida spp. diagnostiquées entre 2010 et 2015 dans 6 CRIOAC. Nous avons recueilli les caractéristiques démographiques, cliniques, la prise en charge et l’évolution de ces infections. Le succès thérapeutique était défini par l’absence de signe d’infection 2 ans après la chirurgie. La nécessité d’une reprise chirurgicale après la fin du traitement antifungique définissait la rechute en cas d’identification de la même espèce de Candida, ou la surinfection en cas d’isolement d’un agent microbien différent.
Résultats |
Dix patients ont été inclus (sex-ratio 1,4, âge médian 75 ans). L’articulation atteinte était la hanche et le genou dans 7 et 3 cas, respectivement. Pour 2 patients (1 hanche et 1 genou), la prothèse était un espaceur en ciment, posé pour une IPA bactérienne préalable.
Tous les patients avaient un score ASA≥2, dont la moitié à 3. Trois patients étaient porteurs d’un cathéter central au moment du diagnostic, 3 étaient diabétiques. Cinq patients ont eu une antibiothérapie de plus de 14jours au cours des 3 mois précédant l’épisode. Huit patients avaient eu une IPA bactérienne avant l’IPA à Candida, tous avec au moins une reprise chirurgicale entre la pose initiale de prothèse et l’épisode.
Les espèces isolées étaient C. albicans (N=6),C. tropicalis (N=2),C. glabrata (N=2). Trois patients avaient une co-infection bactérienne (1 Staphylococcus aureus ; 2 Staphylococcus à coagulase négative).
La durée médiane de traitement antifongique était de 18 (extrêmes 13–52) semaines. Le traitement d’attaque était la caspofongine (N=3), le voriconazole (N=2), le fluconazole (N=1), l’amphotéricine B liposomale (N=4) associée à la flucytosine (N=2). Le traitement d’entretien était du fluconazole (N=6) ou du voriconazole (N=4).
À 2 ans, 4 patients étaient en succès thérapeutique, 1 en rechute et 3 décédés, dont 2 en cours de traitement. Deux patients ont été perdus de vue. Parmi les 4 succès thérapeutique, 3 ont eu un changement de prothèse en 2 temps et 1 en 1 temps. Parmi les 4 patients en échec, 3 ont eu un changement en 1 temps et 1 un lavage.
Conclusion |
Les patients de cette étude avaient fréquemment un antécédent d’IPA bactérienne. Le faible taux de succès thérapeutique pourrait être expliqué par le terrain fragile des patients et les multiples chirurgies articulaires antérieures à l’IPA. Une prise en charge en 2 temps paraît liée à un meilleur taux de succès.
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Vol 49 - N° 4S
P. S81 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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