État des lieux des ostéomyélites hématogènes de l’enfant et de l’adulte à Mayotte : étude rétrospective des cas hospitalisés au centre hospitalier de Mayotte entre 2014 et 2017 - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
Les ostéomyélites hématogènes sont pourvoyeuses de lourdes séquelles. Elles nécessitent une prise en charge rapide et adaptée. Il s’agit d’un véritable enjeu de santé publique, en particulier dans les pays en développement. Les objectifs de l’étude étaient de déterminer à Mayotte, un département français situé dans l’océan Indien, la prévalence des ostéomyélites hématogènes, et de caractériser les populations concernées, les germes en cause et la prise en charge diagnostique et thérapeutique.
Matériels et méthodes |
Cette étude rétrospective a été réalisée à partir des dossiers médicaux de tous les sujets hospitalisés pour ostéomyélite hématogène, à Mayotte, sur une période de 4 ans (2014–2017). Une analyse univariée nous a permis d’étudier les variables séparément chez les sujets≤15 ans et>15 ans.
Résultats |
Cent dix sujets (âge médian=11 ans, sex-ratio=2,06) étaient inclus. Soixante-quinze sujets (68,2 %) avaient un âge inférieur ou égal à 15 ans. Un traumatisme récent était retrouvé chez 43 sujets (39,1 %) (plus fréquent si âge≤15 ans, p<0,001) et une infection concomitante chez 32 sujets (29,1 %) (plus fréquente si âge>15 ans, p<0,001). Les stades subaigus et chroniques représentaient 42,6 % des cas. Des complications étaient très fréquemment présentes à l’admission avec 42,7 % d’abcès sous-périostés, 41,8 % d’abcès des parties molles et 19,1 % de séquestres osseux. Les atteintes fémorales et tibiales étaient plus fréquentes parmi les sujets≤5 ans (respectivement 44,0 % versus 8,6 %, p<0,001, et 33,3 % versus 8,6 %, p=0,005), alors que les atteintes rachidiennes étaient plus fréquentes parmi les sujets>15 ans (82,9 % versus 1,3 %, p<0,001). Staphylococcus aureus (SA), le germe le plus souvent identifié, a été retrouvé chez 66,7 % des sujets ayant fait l’objet de prélèvements microbiologiques (70/105). Les SA présentaient une résistance à la méticilline dans 11,4 % des cas (8/70 SA identifiés) et étaient producteurs de la toxine LPV dans 88,5 % des cas (23/26 SA testés). Une prise en charge chirurgicale avait été réalisée dans 62,7 % des cas (n=69).
Conclusion |
Les ostéomyélites hématogènes sont particulièrement fréquentes et souvent compliquées à Mayotte. Ces caractéristiques sont la conséquence de difficultés sanitaires, de retards diagnostics et de spécificités microbiologiques.
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Vol 49 - N° 4S
P. S80 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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