Traitement par monothérapie de cotrimoxazole des nocardioses chez les patients transplantés d’organe solide : résultats d’une étude européenne multicentrique rétrospective - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
La nocardiose est une infection opportuniste grave qui touche de 0,04 à 3,5 % des greffés d’organe solide. Le cotrimoxazole (CMZ) en monothérapie semble être une option thérapeutique intéressante, compte tenu de son large spectre anti-Nocardia et de sa bonne diffusion tissulaire.
L’objectif de notre étude était de décrire l’expérience clinique du CMZ en monothérapie chez les patients greffés d’organe solides présentant une infection à Nocardia.
Matériels et méthodes |
Nous avons analysé les données d’une étude multinationale rétrospective cas-témoins déjà publiée qui avait inclus 117 cas de nocardiose diagnostiquées entre 2000 et 2014. Tous les patients traités par CMZ dans les 15jours suivant le diagnostic de nocardiose étaient éligibles, à condition d’avoir eu moins de 5jours d’association avec d’autres antibiotiques (cohorte A). Parmi eux, la cohorte B comprenait tous les patients ayant reçu plus de 30jours de CMZ en monothérapie. Pour chaque patient éligible, un questionnaire a été envoyé aux investigateurs pour recueillir des données supplémentaires.
Résultats |
Trente patients ont été inclus dans la cohorte A. La plupart présentait une nocardiose pulmonaire/pleurale (n=25/30, 83 %). Onze patients (36 %) présentaient une nocardiose disséminée ou une atteinte cutanée et 4/30 (13 %) avaient une atteinte cérébrale. Les organes transplantés étaient majoritairement le rein (20/30, 66 %) et le cœur (5/30, 17 %). Nocardia farcinica (11/26, 42 %) était la plus fréquemment retrouvée.
Parmi les 19 patients de la cohorte A pour lesquels le formulaire complémentaire a été retourné, : une insuffisance rénale aiguë ou une hyperkaliémie ont été observées chez 12/19 (63 %) et 7/19 (37 %) des patients. Dans 9/19 cas, le CMZ a été interrompu en raison d’une toxicité et un patient était décédé un jour après avoir commencé le CMZ. Chez un patient, le CMZ a été arrêté en raison d’un échec thérapeutique avec aggravation de l’atteinte pulmonaire après 4 mois de monothérapie.
24/30 patients (80 %) ont été inclus dans la cohorte B (dose quotidienne médiane 2 400mg de sulfamethoxazole, durée médiane de 180 [49–383] jours). 19/24 (79 %) ont complété leur traitement avec une monothérapie de CMZ. Parmi ces 19 patients, 15 (79 %) avaient une atteinte pulmonaire ou pleurale, 8 (42 %) avaient une infection disséminée et 2 (11 %) avaient un abcès cérébral. L’évolution a été favorable dans tous ces cas.
Conclusion |
Le CMZ en monothérapie est une option intéressante chez les patients greffés d’organe solide présentant une infection à Nocardia, même disséminée. La principale limite à son utilisation reste la tolérance avec une interruption du traitement dans environ un tiers des cas, principalement en raison d’une insuffisance rénale aiguë et/ou d’une hyperkaliémie.
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Vol 49 - N° 4S
P. S76 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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