Impact de l’antibiothérapie sur la cinétique d’évolution des plaquettes au cours des bactériémies - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
Le taux de plaquettes (Plq) varie au cours des bactériémies : diminution puis augmentation jusqu’à un taux supérieur au taux initial. Les déterminants de cette cinétique sont mal connus. L’objectif de ce travail est d’étudier l’effet de la vitesse d’introduction d’une antibiothérapie adaptée sur l’évolution du taux de plaquettes.
Matériels et méthodes |
Nous avons inclus dans cette étude rétrospective monocentrique tous les épisodes de bactériémie (au moins une hémoculture positive) diagnostiqués entre le 01/01/2016 et le 01/07/2017. Les hémocultures relevant de possibles souillures et les épisodes survenant chez des patients présentant une cause préexistante de thrombopénie ont été exclus. Pour chaque épisode, la période d’étude commençait le jour du diagnostic de bactériémie (j0) et se terminait 7jours après la première hémoculture positive. Nous avons recueilli tous les taux de Plq mesurés au cours de cette période, le caractère adapté ou non de l’antibiothérapie à chaque jour. Les épisodes pour lesquels l’antibiothérapie était adaptée dès j0 ou j1 (AtbP) ont été comparés aux épisodes pour lesquels l’antibiothérapie adaptée introduite à j3 ou plus tard (AtbT).
Résultats |
La population de l’étude comprenait 981 épisodes de bactériémies chez 927 patients. Les données sur l’antibiothérapie ont pu être analysées pour 777 épisodes, constituant la population de l’étude. L’âge médian des patients était de 76 ans. Un tiers des hémocultures ont été prélevées dans un service d’urgences (n=254), 30 % (n=230) un service de médecine et 20 % (n=154) en réanimation. Les bactéries les plus fréquemment retrouvées étaient les entérobactéries (49 % [n=383], dont Escherichia coli 66 % [n=251]) Staphylococcus aureus (17 % [n=130]), Streptococcus spp. (15 % [n=116]) et Enterococcus spp. (4 % [n=32]). Le taux de Plq suivait l’évolution biphasique attendue. Le taux moyen passait de 220 G/L à j0 à 201 G/L à j1 et 200 G/L à j2, pour remonter jusqu’à 302 G/L à j7. L’antibiothérapie était adaptée pour 64 % des cas (n=499) à j0, 77 % (n=600) à j1, 81 % (n=630) à j2, 84 % (n=649) à j3 et 84 % (n=653) à j4. Parmi les patients présentant un taux de Plq minimal moyen inférieur à 100 G/L, la proportion d’antibiothérapie adaptée à j0, j1, j2, j3 et j4 était de 68, 79, 79 et 83 % (soit 73, 84, 85 et 89/107). Dans le groupe AtbP, le taux de Plq à j0, le taux minimal moyen et le taux maximal moyen étaient de 217, 197 et 278 G/L, contre 220, 196 et 272 G/L dans le groupe AtbT.
Conclusion |
L’évolution du taux de plaquettes n’est pas significativement affectée par la vitesse d’introduction d’une antibiothérapie adaptée au cours des bactériémies. Le taux de plaquettes ne peut donc pas servir de marqueur précoce d’efficacité d’une antibiothérapie au cours des bactériémies.
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Vol 49 - N° 4S
P. S74 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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