Impact de l’antibiogramme ciblé dans le traitement des infections urinaires masculines à Entérobactéries - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
Dans le cadre d’une politique d’épargne des antibiotiques critiques, nous avons mis en place au centre hospitalier de Grasse en 2015 la réalisation d’antibiogrammes ciblés pour les infections urinaires à Entérobactéries. Il s’agit d’agir sur la liste des antibiotiques composant l’antibiogramme rendu au médecin, en ne présentant que les antibiothérapies les plus adaptées en prenant en compte la pathologie urinaire, le sexe, l’âge du patient ainsi que le phénotype de résistance de la bactérie.
Matériels et méthodes |
Nous avons réalisé une étude rétrospective comparant deux cohortes de patients ayant présenté une infections urinaires masculines (IUM), l’une avant et l’autre après la mise en place d’un rendu d’antibiogramme ciblé. Les données liées au diagnostic ont été fournis par le département d’information médicale. Les dossiers ont été étudiés à partir du logiciel informatique DxCare® et les données microbiologiques ont été consultées sur SIR I2A® à partir des antibiogrammes lus et rendus par l’automate SirScan®.
En 2015, l’antibiogramme rendait une sensibilité pour les molécules suivantes quelques soit le sexe : amoxicilline (AMX), amoxicilline-acide clavulanique (AMC), mecillinam (MEC), cefixime (CFM), cefotaxime (CTX), ceftazidime (CAZ), imipenem (IPM), gentamicine (G), amikacine (AN), cotrimoxazole (SXT), acide nalidixique (NA), noroxine (NOR), ofloxacine (OFX), ciprofloxacine (CIP), fosfomycine (FF), furadantine (F). En 2016, l’antibiogramme ciblé ne rendait plus qu’une sensibilité pour les molécules suivantes pour l’homme (hors bactéries multi-résistantes) : CTX-G-AN-SXT-OFX. Les autres molécules étaient testées mais non rendues. Le choix des molécules a été réalisé en concertation entre l’infectiologue et la bactériologiste en tenant compte des antibiotiques reconnus critiques par l’ANSM et des recommandations de la SPILF pour les infections urinaires.
Résultats |
Nous avons recueilli 34 dossiers dans le groupe 1 et 33 dossiers dans le groupe 2.
L’antibiothérapie probabiliste était conforme aux recommandations dans 88 % du groupe 1 et 94 % dans le groupe 2 (p=0,414). Cependant, la prescription de l’antibiothérapie initiale différenciait entre les deux groupes. Dans le groupe 1, l’ofloxacine était la référence (42 %) suivi par la ceftriaxone (36 %). Dans le groupe 2, le cefotaxime est devenu la référence (42 %) suivi par la ceftriaxone (27 %) puis l’ofloxacine (24 %).
La réévaluation de l’antibiothérapie à 48-72h était conforme aux recommandations dans 41 % dans le groupe 1 contre 91 % dans le groupe 2 (p<0,001).
L’antibiothérapie de sortie était recommandée dans 50 % dans le groupe 1 contre 85 % dans le groupe 2 (p=0,002). La prescription d’ofloxacine est restée stable dans le temps : 47 % dans le groupe 1 et 48 % dans le groupe 2. Le cotrimoxazole est passé de 6 % dans le groupe 1 à 33 % dans le groupe 2 et le cefixime, prescrit dans 26 % des cas dans le groupe 1, a disparu du groupe 2. De même que l’amoxicilline, prescrit dans 6 % des cas dans le groupe 1.
Nous avons observé que 38 % des dossiers du groupe 1 avait à la fois une réévaluation et une antibiothérapie de sortie conformes aux recommandations contre 85 % dans le groupe 2 (p<0,001).
Conclusion |
Cette étude montre que la mise en place d’un antibiogramme ciblé pour les IUM à Entérobactéries a permis une amélioration des prescriptions antibiotiques de sortie de plus de 30 %. Les recommandations sont davantage respectées et la traçabilité de la réévaluation est meilleure.
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Vol 49 - N° 4S
P. S57 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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