Comparaison de la prévalence des anomalies congénitales observées chez les nouveau-nés de femmes enceintes infectées et non-infectées par le virus Zika au cours de la grossesse - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
Dans les Territoires Français d’Amérique (TFA), le risque d’anomalies congénitales associées à une infection à virus Zika (ZIKV) a été estimé à 7 % des enfants/fœtus dans une cohorte de 546 femmes ayant présenté une infection symptomatique à ZIKV confirmée par RT-PCR (NEJM 2018 ;378 :985). Comme nous ne disposions pas de cohorte de femmes enceintes non infectées par ZIKV pour constituer un groupe non exposé, nous avons constitué a posteriori un groupe de femmes enceintes non infectées à ZIKV au cours de la grossesse.
Matériels et méthodes |
En Guadeloupe, l’un des 3 TFA ayant participé à l’étude de cohorte prospective, des femmes enceintes n’ayant pas eu de symptômes d’infection à ZIKV au cours de leur grossesse ont eu une sérologie ZIKV au moment de l’accouchement. Les femmes dont la sérologie ZIKV-IgG était négative à l’accouchement, ont été considérées comme non-infectées par ZIKV. L’historique de la grossesse a été reconstitué et les anomalies congénitales des nouveau-nés vivants de ces femmes ont été décrites en utilisant les mêmes définitions que celles utilisées pour la cohorte prospective. Les pourcentages d’anomalies congénitales observées chez ces nouveau-nés vivants non exposés à ZIKV ont été comparés à ceux observés chez les 241 nouveau-nés vivants guadeloupéens issus de la cohorte prospective.
Résultats |
Sur les 490 nouveau-nés vivants guadeloupéens non exposés à ZIKV, 42 (8,6 %) présentaient des anomalies neurologiques considérées comme « possiblement liées à une infection à ZIKV » ; tous les cas saufs un étaient des microcéphalies modérées sans autre anomalie. Le pourcentage de ces anomalies n’était pas différent de celui observé chez les 241 nouveau-nés vivants guadeloupéens exposés à ZIKV (6,6 %, p=0,36). En regroupant les 8 fœtus morts et les 241 nouveau-nés vivants des femmes guadeloupéennes infectées par ZIKV issues de la cohorte prospective, seuls 2 nouveau-nés vivants (0,8 %) et 3 fœtus morts issus d’interruptions médicales de grossesse (1,2 %) avaient des anomalies compatibles avec une infection à ZIKV.
Conclusion |
Les microcéphalies isolées et d’autres anomalies neurologiques mineures ont été observées avec la même prévalence chez les nouveau-nés vivants, qu’ils aient été ou non exposés à ZIKV in utero. La prévalence élevée des microcéphalies isolées observées dans les deux groupes suggère que la définition utilisée pour le diagnostic de microcéphalie (périmètre crânien<−2 DS) est trop sensible et conduit à surestimer la fréquence des microcéphalies consécutives à une infection à ZIKV au cours de la grossesse.
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Vol 49 - N° 4S
P. S28 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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