Traitement par bithérapie orale de la cryptococcose méningée en Afrique : étude pilote avec fluconazole 1600mg et flucytosine (ANRS 12257) - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
La cryptococcose méningée (CM) associée au VIH dans les pays du Sud représente un enjeu thérapeutique majeur, en raison du taux de mortalité inacceptable dans les pays où l’Amphotéricine B est indisponible. Dans ce contexte, l’objectif de notre étude est d’évaluer prospectivement la tolérance et l’efficacité d’une bithérapie orale de fluconazole (FCZ) 1600mg/jour et flucytosine (5FC).
Matériels et méthodes |
Les patients présentant un premier épisode de CM associée au VIH ont été inclus dans une étude ouverte pilote dans 2 pays d’Afrique de 2012 à 2015. Un traitement d’attaque oral par FCZ 1600mg/jour et 5FC leur était délivré pendant 2 semaines, associé à des ponctions lombaires déplétives, suivi par un traitement d’entretien par FCZ 800mg/jour pendant 8 semaines puis de consolidation par FCZ 200mg/jour. Le critère de jugement principal était le taux de mortalité à 10 semaines (S10), les critères secondaires étaient le taux de mortalité à 2 (S2), 4 (S4) et 24 semaines (S24), l’activité fongicide (EFA) mesurée grâce aux cultures quantitatives du liquide céphalorachidien (LCR), les causes de mortalité, la tolérance, ainsi que les facteurs prédictifs de mortalité.
Résultats |
Quarante et un patients (22 femmes, 19 hommes) ont été inclus, 59 % (24/41) étaient naïfs d’antirétroviraux (ARV), 34 % (14/41) avaient un Glasgow<15, 57 % (23/40) avaient une cellularité du LCR≤10/mm3, et la pression médiane du LCR était 28cm d’eau [20,42]. Les taux de mortalité à S2, S4, S10 et S24 étaient respectivement de 26,8 % (11/41), 36,6 % (15/41), 48,8 % (20/41) et 58,5 % (24/41). L’EFA moyenne était de −0,27±0,20 log CFU/ml par jour, et 16 patients avaient une culture stérile à S2 (53 % des patients vivants). Le traitement a été correctement toléré, sans interruption du traitement d’attaque pour évènement indésirable. Le traitement ARV a été débuté en médiane à S4. En analyse univariée, le seul élément prédictif de mortalité était la cellularité du LCR≤10 comparée à>10, avec des taux de mortalité à S2 de respectivement 43,5 % versus 5,9 % (p=0,01), et à S10 de 69,6 % versus 23,5 % (p=0,004).
Conclusion |
Les taux de mortalité obtenus dans notre étude sont plutôt décevants, notamment par rapport à ceux du bras oral de l’étude ACTA, probablement à cause d’un manque d’efficacité plutôt que d’un excès de toxicité. L’hypercellularité du LCR, associée à un meilleur pronostic, pourrait orienter le clinicien pour le choix d’un traitement antifongique par bithérapie orale, en cas d’indisponibilité du traitement de référence.
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Vol 49 - N° 4S
P. S21 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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