État de santé des demandeurs d’asiles en Guyane française - 09/05/19
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Résumé |
Introduction |
En Guyane française, entre 2014 et 2017, le nombre de demandeurs d’asile (DA) a été multiplié par plus de 5, représentant 85 % (n=5176) des demandes d’asile faites en outre-mer. La plupart des DA était originaire d’Haïti (88.9 %). Cette vague migratoire a amené la Croix-Rouge française à proposer, à partir de mars 2017, une prise en charge dédiée à la santé des DA, en lien avec la préfecture et l’OFII, proposée systématiquement aux DA dès leur enregistrement. Elle comprenait une consultation paramédicale d’accueil avec prise de constantes et bilan biologique de dépistage, suivi d’une consultation médicale avec rattrapage vaccinal, dépistage de la tuberculose, traitement ou orientation. L’objectif de cette étude était de décrire les infections chroniques et les IST rencontrées chez les DA en Guyane française.
Matériels et méthodes |
Les prévalences ont été établies par une étude observationnelle transversale, monocentrique, incluant rétrospectivement toutes les personnes ayant consulté à la consultation dédiée aux DA, entre le 1er juillet 2017 et le 31 décembre 2018, suite à une demande d’asile.
Résultats |
Au total, 2156 personnes ont été incluses soit 41 % (n=5190) des DA registrées sur la période d’étude. Ils provenaient principalement d’Haïti (76,5 %, n=1601), de République Dominicaine (10,6 %, n=221) et de Syrie (4,8 %, n=100). La médiane d’âge était de 30 ans [IQR 25–37] pour un sexe ratio H/F de 1/1,1. Les prévalences étaient de 1,66 % (n=32) pour le VIH et atteignaient 2,01 % chez les DA dont le voyage avait duré plus de 45jours (5/249), 5,21 % (n=100) pour la chlamydiase, 0,78 % (n=15) pour la syphilis, 0,83 % (n=16) pour l’hépatite C et 0,68 % (n=13) pour le gonocoque. La prévalence d’hépatite B chronique (Ag Hbs positif) était de 2,55 % (n=49), d’hépatite B guérie de 24,23 % (n=466). La proportion de personnes vaccinées contre le VHB était de 4,84 % (n=93). Deux cas de tuberculose-maladies ont été identifiés à distance de la consultation initiale.
Conclusion |
Cette étude démontre la pertinence de cette prise en charge. Les prévalences d’hépatite B chronique et d’infection par le VIH étaient élevées, avec peu de protection vaccinale anti-VHB parmi les demandeurs d’asile. En outre, notre étude corrobore les recommandations de dépistage de la tuberculose.
L’accès aux dépistages et aux soins semble essentiel pour les demandeurs d’asile, comme pour tous les primo-arrivants, afin de les intégrer précocement dans un parcours de soins en évitant les cas secondaires. Récemment, une modification des procédures est entrée en vigueur en Guyane, et semble associé à une forte diminution des demandes d’asile. Dans ce contexte, il parait encore plus justifié d’élargir cette consultation de dépistage et d’orientation à tous les primo-arrivants, qu’ils soient ou non demandeurs d’asile.
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Vol 49 - N° 4S
P. S19-S20 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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