Evaluation de l’acceptabilité du dépistage par TROD au sein de la population de migrants lors de la visite médicale à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
La prévalence élevée du VIH et des hépatites B et C, ainsi que leur retard au diagnostic chez les migrants issus de certains pays justifient les recommandations actuelles de dépistage ciblé des autorités sanitaires. Dans ce contexte, l’étude STRADA a mis en place le dépistage par TROD, sur la base du volontariat, lors de la visite médicale à l’OFII à l’issue des demandes de titre séjour. Mais, le nombre de dépistages réalisés inférieur au nombre de personnes convoquées a motivé l’exploration des raisons de cette différence. L’objectif de l’étude d’acceptabilité consiste à mesurer les barrières au dépistage afin d’identifier les leviers sur lesquels agir pour en améliorer l’acceptation.
Matériels et méthodes |
L’étude d’acceptabilité est menée dans les vingt directions territoriales de l’OFII en France où STRADA est mise en place. Un formulaire en ligne de 3minutes est rempli par l’équipe soignante à l’issue de chaque vacation récapitulant : le nombre de personnes éligibles à faire les TROD, le nombre de personnes auxquelles a été proposé le dépistage, les motifs de non-proposition, le nombre de personnes ayant accepté le dépistage et les motifs de refus du dépistage. Les motifs de non proposition et de refus sont analysés et classifiés en différentes catégories et le taux d’acceptabilité est calculé par la proportion de personnes ayant accepté l’étude par rapport au nombre de propositions de dépistage.
Résultats |
Les résultats sur deux mois montrent que les taux de proposition et d’acceptabilité sont respectivement de 83,3 % (2711) et de 48,7 % (1321) du nombre de personnes présentes.
Raisons pour lesquelles les soignants ne proposent pas le dépistage :Les difficultés de communication représentent 59,2 % des cas (218) de non-proposition, dont 93,6 % (204) pour des questions linguistiques. Les problèmes d’organisation et le manque de temps sont mentionnés dans 26,6 % (98) des cas. Raison de refus du dépistage par les migrants : Un précédent dépistage est évoqué dans 41,7 % (401) des refus, dont 18,5 % (74) lors de grossesses. Les personnes ne voyant pas d’intérêt ou n’ayant pas envie représentent 16 % (154) des refus, et 12,7 % (122) ne se sentent pas concernées ou pas à risque. Les personnes préférant faire le dépistage hors OFII représentent uniquement 2,1 % (7) des cas.
Conclusion |
Les barrières au dépistage identifiées par l’étude d’acceptabilité ont permis de définir des actions pour améliorer le taux d’inclusion par rapport au nombre de personnes convoquées. Le taux d’acceptabilité est similaire à celui retrouvé dans des études européennes dans un contexte similaire. Pour résoudre les obstacles linguistiques et organisationnels, plusieurs solutions ont été proposées : l’interprétariat téléphonique, l’adaptation du déroulement des visites médicales, la diminution du nombre de personnes convoquées et l’embauche de personnel médical dédié à l’offre de dépistage.
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Vol 49 - N° 4S
P. S164 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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