Épidémie de trichinellose en 2017, par consommation de porc importé de Serbie - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
Une patiente de 46 ans hospitalisée en février 2017 pour douleur abdominale, diarrhée, fièvre prolongée, myalgies et œdème facial se révèle être le cas index d’une épidémie de trichinellose à Trichinella spiralis (9 cas/22 personnes exposées). L’origine de cette épidémie est la consommation de viande de porc dans une ferme Serbe. Pièges diagnostiques, complications et traitements intempestifs sont décrits.
Matériels et méthodes |
Neuf personnes au total ont un diagnostic de trichinellose. Les cas exposés sont les personnes ayant consommé le porc en Serbie, lors des fêtes de fin d’année, et ensuite en France, avec le porc séché ramené par le cas index. Le diagnostic sérologique a été confirmé auprès du Laboratoire de référence sur la trichinellose humaine. La viande analysée (Laboratoire de référence pour les parasites transmis par les aliments) a montré une charge parasitaire élevée (51 et 62 larves par gramme).
Résultats |
Tous les cas ont présenté une fièvre, souvent élevée, parfois très prolongée (de 1 semaine à 1 mois), sauf un patient, qui avait reçu des corticoïdes pour paralysie faciale. Des myalgies très intenses sont retrouvées chez tous les patients sauf un. Des myalgies thoraciques font consulter en cardiologie. L’œdème facial est noté chez 6/9 patients, avec pour l’un d’entre eux un œdème périorbitaire ayant fait consulter en ophtalmologie. Une embolie pulmonaire a été retrouvée chez le cas index, d’origine multifactorielle : voyage, déficit en protéine S, et trichinellose. Une paralysie faciale, des oedèmes des membres inférieurs sont aussi notés. Tous les cas ont eu un taux d’éosinophiles élevé, sauf un (sous fortes doses de corticoïdes). Les taux d’éosinophiles diminuent en 24 H après instauration d’une corticothérapie, compliquant le diagnostic. Quatre patients ont reçu des corticoïdes avant le diagnostic. L’évolution a montré une allergie cutanée chez 2/9 patients sous albendazole, et une élévation des ALAT surtout. Le cas index a récidivé avec signes cliniques et biologiques à l’arrêt d’une 1ère cure d’albendazole, nécessitant une seconde cure.
Enfin, les sérologies en Elisa ont été négatives 2 fois sur 9, alors que le WB était positif sur le même bilan. Un patient qui a été traité sur des critères clinico-biologiques a eu deux sérologies négatives, et une positive à 3 mois du début du tableau.
Conclusion |
Cette épidémie de trichinellose met l’accent sur les myalgies intenses, et l’éosinophilie élevée (pas toujours d’origine allergique !). La fréquence de prescription de corticoïdes a compliqué le diagnostic. La trichinellose est une vascularite parasitaire (embolie chez le cas index). Enfin, une sérologie en Elisa peut être négative, alors que le WB est positif sur le même sérum, et une sérologie négative au début n’infirme pas le diagnostic.
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Vol 49 - N° 4S
P. S153 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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