Évaluation de l’acceptabilité du vaccin contre le papillomavirus (HPV) auprès des collégiens et lycéens d’un département (HPVac_enfant) - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
En France, le vaccin contre le HPV est recommandé chez les jeunes filles de 11 à 19 ans et chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), jusqu’à l’âge de 26 ans. La généralisation de la vaccination chez les jeunes garçons permettrait de protéger aussi les HSH avant l’infection et d’induire une immunité de groupe, renforçant ainsi la protection des filles. L’objectif de l’étude était d’évaluer l’acceptabilité de cette stratégie chez les garçons adolescents en France.
Matériels et méthodes |
L’étude prospective descriptive multicentrique a été menée dans l’ensemble des collèges et lycées d’un département. De janvier 2017 à janvier 2018, les adolescents éligibles (sexe masculin, scolarisés de la 4e à la terminale) ont été invités à remplir un questionnaire électronique et anonyme (données socio-économiques, perception de la vaccination, connaissance du HPV et du vaccin contre le HPV).
Résultats |
Sur les 248 établissements interrogés, 29 ont accepté de participer (6 collèges publics, 5 collèges privés, 14 lycées publics et 4 lycées privés). Parmi les adolescents sollicités (n=9261), 1,6 % (n=145) ont participé à l’enquête. L’âge médian des enfants était de 16 ans (13–18). Au total, 86,2 % (n=125) des enfants avaient confiance dans les vaccins en général mais seulement 36,6 % (n=53) souhaiteraient se faire vacciner contre le HPV et 51,7 % (n=75) étaient indécis. Parmi les arguments qui n’inciteraient pas les enfants à se faire vacciner, les plus fréquemment cités étaient l’insuffisance de connaissance sur le vaccin (40,7 %, n=59), le prix du vaccin (33,1 %, n=48) et la peur des effets secondaires (29,7 %, n=43). Les facteurs positivement associés à l’acceptabilité chez les garçons étaient la perception d’un risque lié à l’infection à HPV (p=0,003), d’une protection contre les maladies graves (p<0,001), de l’efficacité du vaccin (p=0,045), d’une protection contre les verrues génitales (p=0,007) et le fait de se sentir concerné (p=0,005). Les freins étaient l’opposition à la vaccination en général (p<0,001) et la dissuasion parentale (p=0,003). Parmi les 123 garçons (84,8 %) ne s’estimant pas suffisamment informés, 70,7 % (n=87) souhaitaient avoir plus d’information sur le HPV et le vaccin, dont 55,2 % (n=48) par le médecin ou l’IDE scolaire.
Conclusion |
Les adolescents sont peu à accepter la vaccination HPV mais sont demandeurs d’information. Si la recommandation du vaccin HPV était étendue aux garçons, la formation des professionnels de santé ainsi que des campagnes d’informations, intégrant la médecine scolaire, sur les risques de l’infection à HPV et ses moyens de prévention seraient nécessaires pour augmenter l’acceptabilité de la vaccination chez les adolescents.
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Vol 49 - N° 4S
P. S135 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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