La pyélonéphrite aiguë obstructive (PNAO) est une urgence urologique fréquente et potentiellement grave. Nous avons étudié l’écologie bactérienne des germes identifiés dans notre service.

Étude prospective de tous les dossiers de patients ayant été traités dans notre service pour PNAO entre le 01/07/2018 et le 31/01/2019. Tous les patients ont bénéficié d’une antibiothérapie et d’un drainage des voies excrétrices supérieures en urgence avec prélèvement systématique des urines pyéliques (PUP). La nature et la sensibilité des germes responsables identifiés sur ECBU vésical, PUP a été étudiée.

Cinquante-huit patients (sexe ratio F/H=2) ont été traités, dont 10 (17 %) pour un sepsis sévère et 3 (5 %) pour un état de choc septique. Il y a eu 2 décès (3,4 %). Sur le plan bactériologique, la culture d’urines vésicales était négative dans 16 cas (27,5 %). Parmi ces patients, un germe a été retrouvé sur le PUP dans 12 cas. La corrélation entre ces deux prélèvements était inexacte dans 2 cas concernant la nature du germe. Les germes les plus fréquemment retrouvés étaient Escherichia coli (54 %), Klebsiella spp. (21 %), Proteus mirabilis (4,7 %), Enterococcus (4,7 %). Douze germes (28 %) étaient des entérobactéries secrétant des BLSE. Huit patients avaient au moins un facteur de risque pour ce type de bactérie. Les résistances observées étaient de 57 % à l’amoxicilline, 40 % à l’amoxicilline+acide clavulanique, 16 % aux C3G, aux 38 % quinolones et 40 % au cotrimoxazole. Les 2 décès étaient associés à un germe secrétant des BLSE.

Devant la gravité de cette pathologie, la nature des germes en cause et la difficulté des les isoler, il faut multiplier les prélèvements bactériologiques et les différer (urine vésicale, PUP, hémoculture). Notre série a montré une résistance élevée à l’amoxicilline et aux quinolones.