Répartition spatiale et facteurs de risque de portage de paludisme à la frontière entre la Guyane et le Brésil - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
La Guyane française est une zone de moyenne à faible risque de transmission du paludisme. Dans ces régions de faible endémie, la majorité des infections, notamment à Plasmodium vivax (Pv), sont asymptomatiques et constituent ainsi le réservoir parasitaire pouvant sporadiquement générer des épisodes épidémique. Dans une logique de contrôle et d’élimination du paludisme la caractérisation de ce réservoir et des facteurs de risque associés est primordiale.
Matériels et méthodes |
Une étude transversale a été menée d’octobre à décembre 2017 à Saint Georges de l’Oyapock (STG) située à la frontière brésilienne en Guyane, en population générale. La prévalence de portage a été déterminée par TDR et PCR en temps réel sur sang total. La localisation GPS des habitations, les données socio-démographiques, biologiques et cliniques ont été recueillies et comparées au portage ou non de plasmodies. L’analyse spatiale avec détermination des clusters a été réalisée grâce à la méthode de Bernoulli au sein du logiciel SaTScan.
Résultats |
Au total, 1566 participants ont étés inclus sur une population de 2727 habitants. La moyenne d’âge était de 22 ans [IQ : 22,1–24,0], le sexe ratio était de 0,88. La population était pluri-ethnique, principalement de nationalité française (56,7 %) et brésilienne (42,7 %). Un tiers (35,3 %) avait un antécédent de paludisme dans les trois dernières années dont la majorité était due à Pv. Par TDR, seulement 0,8 % (13/1549) des patients étaient positifs. Par PCR, le portage a été identifié chez 100/1501 des personnes testées (6,6 %). Parmi celles-ci, 90 % étaient positives à Pv et 10 % à P. falciparum (Pf). La prévalence de portage était très variable selon les quartiers allant de 0 % à 29,5 %. Deux clusters significatifs ont été retrouvés à Blondin 2 et Trois palétuviers, les deux quartiers les plus isolés de STG. Deux micro-clusters familiaux ou communautaires et un dernier plus vaste ont également été identifiés au centre et nord du village. La majorité des infections étaient asymptomatiques (75 %). L’analyse multivariée retrouvait comme principaux facteurs de risque de portage : un âge supérieur à 15 ans, habiter dans un quartier isolé, la présence d’antécédents de paludisme, la présence d’une anémie et d’une thrombopénie. L’utilisation de moustiquaire n’était pas retrouvée comme facteur protecteur du portage.
Conclusion |
Le portage de paludisme dans cette zone frontalière est très hétérogène et associé, à des zones de forte transmission dans les zones d’habitats isolés. Il est associé également à des cytopénies tant pour Pv que pour Pf. Un traitement de tous les portages dont ceux asymptomatiques a été réalisé ; l’impact de cet attitude sera évaluée à un an afin de discuter l’intérêt de ce type d’intervention dans un objectif d’élimination du paludisme.
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Vol 49 - N° 4S
P. S118 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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