Facteurs de risque et depistage des infections sexuellement transmissibles chez les internes en médecine en 2018 en France - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
Les infections sexuellement transmissibles deviennent un enjeu majeur de santé publique. Nous sommes confrontés à une augmentation de l’incidence de ces infections depuis 20 ans associé à une diversification des pratiques sexuelles et à un manque de dépistage chez les personnes à risque. Les jeunes, donc les étudiants en médecine devant être particulièrement sensibilisés se situent parmi les personnes à risque. D’autant plus qu’il est décrit dans cette population une haute consommation de produits psychoactifs, désinhibants sexuel. Or ils ont un suivi médical précaire avec un recours important à l’auto-prescription.
L’objectif de l’étude est de faire un état des lieux des facteurs de risques et des modalités de dépistage chez les internes en médecine.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une enquête épidémiologique descriptive, analytique transversale auto-déclarative multicentrique, menée à l’aide d’un questionnaire anonyme avec relances.
Résultats |
Les associations et syndicats des internes de 29 villes de France ont été sollicités entre juin et août 2018. Suite à ces sollicitations, 456 réponses exploitables ont été obtenues provenant de 12 villes participantes. Les principaux facteurs de risque retrouvés étaient pour 68 % des rapports sexuels sous produits psychoactifs, pour 27 % des rencontres sur internet, pour 18 % l’absence d’utilisation du préservatif systématique avec un partenaire de statut sérologique incertain. La majorité des internes (46 %) ont eu recours à l’auto-prescription pour la réalisation d’un dépistage et 38 % ont déclaré ne pas se faire dépister au début de chaque relation stable. De plus, 34 % y renonçait lorsqu’ils estimaient avoir pris un risque sexuel. Parmi ceux ayant bénéficié d’un dépistage, un antécédent d’infection par chlamydia (9,4 %) et par HPV (3,4 %) ont été déclarés. Les obstacles aux dépistages décrits par 18 % et 12 % des internes étaient respectivement la confiance dans le partenaire et le manque de temps. Pourtant les internes se sont dits majoritairement (72 %) favorables à la mise en place de séances de dépistages dans leur hôpital d’exercice.
Conclusion |
Les internes ont des facteurs de risque surtout liés à la consommation de produits psychoactifs et ont des modalités de dépistage insuffisantes par rapport à leurs connaissances. La création d’un dépistage ciblé est plébiscitée. Il permettrait d’améliorer l’état de santé des internes qui repose trop sur l’auto-prescription.
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Vol 49 - N° 4S
P. S11 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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